Siboy, cagoulé et fan de Souchon
Booba a repéré un nouveau talent via son label 92i : Siboy sort ainsi son premier album, Spécial, en ce début d’été. Voilà plusieurs mois que ses textes accrocheurs et sa cagoule font parler d’eux. Avec sa dégaine de gangster et ses grillz, le rappeur de Mulhouse pourrait passer pour un énième « attention whore ». Mais il suffit de passer quelques minutes au téléphone avec lui pour comprendre que le jeune homme en a sous la cagoule. Cette dernière, Siboy l’a d’abord enfilée pour préserver l’anonymat qu’il s’était construit en tant que producteur de l’ombre pour d’autres MC. « Ensuite, la cagoule m’a aidé à me construire un personnage de barbare, précise-t-il. Mais, avec l’album, j’espère sortir un peu de ce cliché ! » Il faudra, pour cela, savoir écouter Siboy au-delà des outrances sexistes et violentes. « Mes textes sont extrêmes, parce que c’est comme ça que je ressens la musique, se défend le rappeur. Sur l’album, il y a d’autres couleurs, je ne fais pas que du hardcore. Je veux que mes textes racontent une histoire avec des images. Je m’inspire beaucoup des films d’horreur et fantastiques. » Cette manière d’écrire des chansons, Siboy la doit aussi aux artistes de variété française qu’il a découverts à son arrivée en France en 1998, à l’âge de 7 ans, alors que ses parents fuient la guerre qui frappe le Congo-Brazzaville. « J’ai d’abord découvert le grand Charles Aznavour et puis, surtout, Alain Souchon, qui m’inspire énormément. J’adore ses chansons, elles sont très visuelles. »