Les voyances sont au vert
Désireux d’en savoir plus sur leur avenir sentimental ou professionnel, les 20-40 ans se tournent vers les prédictions. Ils témoignent pour « 20 Minutes ».
Vais-je enfin trouver un boulot? Quand rencontrerai-je le grand amour ? Combien aurai-je d’enfants ? Bref, que me réserve l’avenir ? A l’occasion de la sortie de La voyance, ça s’attrape comment ? (ed. Marabout), de Colette Ollivier-Chantrel, 20 Minutes a s’est intéressé à ses jeunes lecteurs qui se tournent aujourd’hui vers les arts divinatoires. « La première fois que j’ai consulté une voyante, j’avais 20 ans, j’étais mal dans ma peau et avec un grand manque de confiance en moi », se souvient Tom*, un internaute de 20 Minutes de 22 ans. La voyante, « la mère d’une collègue de travail », l’a rapidement « mis en confiance ». « Elle m’a décrit comme si elle me connaissait depuis toujours, puis m’a “prédit” mon avenir : un décès dans mon entourage à l’automne, une perte de poids, un déménagement et un changement professionnel. » Un an après, le jeune homme voyait disparaître l’un de ses arrière-grands-parents, déménageait dans une autre ville, perdait 25 kg et reprenait ses études pour changer de métier.
Le pouvoir de rassurer
« Certains vont avoir recours à un psychologue afin d’obtenir des conseils pour faire évoluer leur vie, et d’autres vont consulter une voyante de sorte à recevoir une bonne parole porteuse d’espoir, décrypte le Dr Dan Véléa, psychiatre addictologue. Ces derniers sont en quête de repères, d’encouragements, pour combler leur besoin de réconfort. De la même manière que ceux qui souffrent de TOC [troubles obsessionnels du comportement], ceux qui recourent à la voyance se réfugient dans des rituels, ici divinatoires, qui les rassurent. » Anna* a peu consulté dans sa vie, mais, « à chaque fois, c’était à des moments où j’étais mal : quand j’étais en conflit avec mon père, quand j’ai eu des doutes dans mon couple ». Aujourd’hui, tout allant bien pour elle, elle n’a, pour l’instant, pas envie de retourner chez une voyante. Pour Tom, en revanche, la pratique a tourné à l’addiction : « J’étais mal en arrivant à ma séance et j’en sortais totalement euphorique (…). Je serais incapable de dire s’il s’agit d’un don ou de charlatanisme, mais je suis convaincu que les voyants sont de fins psychologues. » Aux yeux d’Anna, avoir un penchant pour les arts divinatoires et pour « ce qui touche à l’ésotérisme » est aussi un moyen de « satisfaire une quête de nouvelle spiritualité, au-delà des religions ». Si la jeune femme continue à « croire en la voyance et au pouvoir de la pensée positive », elle se considère toutefois « seule maîtresse de [s]on destin ». * Les prénoms ont été changés.
W