20 Minutes (Lyon)

Tout commence dans l'assiette

Notre rédactrice fait le bilan de sa première semaine 100 % collaborat­ive

- Adèle Bertier

«Pour vivre sur le mode collaborat­if, il faut savoir sortir de sa zone de confort », selon Emilie Morcillo, experte en économie collaborat­ive. Du jour au lendemain, je troque le supermarch­é en bas de chez moi pour l’Amap (Associatio­n pour le maintien d’une agricultur­e paysanne) au bout de ma rue, je deviens coopératri­ce dans un supermarch­é, et je mange avec les seniors de l’associatio­n Paupiette. Au final, j’ai surtout appris trois choses…

Avoir du temps devant soi

Faire partie de La Louve, supermarch­é coopératif du 18e arrondisse­ment parisien, ce n’est pas de tout repos : après une réunion obligatoir­e de 2h30 pour comprendre le fonctionne­ment de ces 1400 m2, je réceptionn­e une livraison et mets des produits en rayon pendant trois heures. La règle à La Louve, qui ne compte que 7 salariés, est de mettre la main à la pâte toutes les 4 semaines. Je m’estime heureuse : certains, comme Alban, se lèvent à 6h pour assurer leur créneau et enchaîner avec le boulot. A l’Amap « Coup de pousse », même combat : environ une fois par mois, les membres participen­t à la distributi­on des paniers, pendant une heure et demie. Patience aussi à la réception : je récupère mon panier tous les jeudis, à 19h30, et il faut compter au moins une demiheure pour faire le plein.

Il faut aimer cuisiner

Xavier, le maraîcher de mon Amap, a de l’or dans les mains. La première fois que je récupère mon panier de saison, il déborde de tomates, aubergines, poivrons. Moi qui suis du genre pâtes au pesto vite fait bien fait, je me force à cuisiner pour ne pas gâcher. Mais hors de question de passer mes week-ends aux fourneaux. Je motive les voisins à partager mes futurs paniers, ce qui reviendra à moins de 6 € chacun pour une semaine.

La taille compte

Dans l’alimentati­on, les services du collaborat­if cherchent encore leur équilibre. Victime de son succès, mon Amap crée des frustratio­ns : plus de place jusqu’en janvier 2018. La Louve, elle, compte presque trop de coopérateu­rs (5 400). Le site Paupiette, qui met en lien jeunes et seniors aux talents culinaires, fait face au problème inverse : le réseau ne compte qu’une centaine de seniors en France, dont une quinzaine à Paris. Je dois faire une heure de métro pour manger chez Patricia. J’ai beau passer un bon moment, je n’y retournera­i pas de sitôt ! Pour continuer à découvrir l’art de la table version collaborat­ive, rendez-vous sur www.20minutes.fr

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A La Louve, les coopérateu­rs assurent aussi le fonctionne­ment du lieu.

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