L’A45 et le Lyon-Turin relégués aux oubliettes ?
La ministre Elisabeth Borne affiche d’autres priorités
Un nouveau coup de frein. Le projet d’autoroute A45 prévoyant de relier Lyon et SaintEtienne à la place de l’actuelle A47 semble gelé. En cause : la décision du gouvernement de revoir l’agenda des grands projets pour les transports. Interrogée par le JDD lors de l’ouverture des Assises de la mobilité, Elisabeth Borne, la ministre des Transports, a clairement affiché ses priorités : investir sur « le réseau non concédé », c’est-à-dire rénover « les routes nationales, dont la qualité se dégrade ». Ce qui sous-entend ne construire aucune nouvelle autoroute ces cinq prochaines années.
L’A45, que l’Etat s’était engagé à financer à hauteur de 397 millions d’euros, pourrait dès lors bien être mise en parenthèse, voire reléguée aux oubliettes. Un scénario jugé catastrophique par le monde économique. « Pour notre région, l’A45 est une nécessité absolue et sur cette affaire, on ne va rien lâcher », promet Emmanuel Imberton, président de la CCI, invité de l’émission « Les coulisses du Grand Lyon ». « Le projet a surmonté des blocages politiques plus délicats ces dernières années, il n’est donc pas question de se décourager, mais au contraire de rester actifs pour sa concrétisation », déclare Maurice Vincent, sénateur LREM de la Loire.
La ligne à grande vitesse Lyon-Turin pourrait elle aussi passer à la trappe. Le gouvernement a annoncé au mois de juillet « faire une pause » dans le dossier transalpin. L’heure est aujourd’hui à la réflexion pour savoir s’il est utile de continuer l’ouvrage, car la ministre affirme vouloir désormais privilégier le développement des TER « qui ne jouent pas leur rôle dans les grandes métropoles ». « Le tunnel étant déjà percé, on ne voit pas comment le projet pourrait être définitivement abandonné », répond une source proche du dossier.
« Il n’est pas question de se décourager. Il faut rester actifs. » Maurice Vincent, sénateur LREM