La fontaine des Terreaux retrouve toute sa tête
La partie supérieure de l’ouvrage a été remontée mardi matin
Pour un peu, on croirait que son visage affiche volontairement un sourire taquin lorsque les compagnons perchés sur des échafaudages tentent de lui remettre la tête sur les épaules, et que leurs doigts s’agrippent à son nez. La fontaine Bartholdi, plus connue sous le nom de fontaine des Terreaux, a retrouvé sa tête sous une pluie battante.
« Un travail de titan »
Si les quatre chevaux qui composent le bas de la sculpture avaient été replacés au début du mois de juillet, la statue de l’amphitrite a été reposée mardi matin. Avec la plus grande délicatesse. «Elle pèse six tonnes. Il faut donc manoeuvrer centimètre par centimètre. Le but est de la reposer au dixième de millimètres près », explique Didier Repellin, architecte en chef des monuments historiques et maître d’oeuvre du projet. Après une longue nuit à voyager dans un convoi exceptionnel parti de la fonderie Coubertin dans les Yvelines, où elle a été restaurée pendant plus d’un an, la statue est arrivée le matin même entre Rhône et Saône. « On a dû lui enlever la tête, sinon on ne pouvait pas passer sous les tunnels ou les ponts », explique Philippe Pagnon, responsable de la restauration de la fonderie Coubertin. Les yeux rivés sur la statue, Didier Repellin savoure. « C’est un travail de titan, lâche-t-il. Pour restaurer l’ensemble, on a dû le démonter pièce par pièce, feuille par feuille. Imaginez, la fontaine pèse 25 tonnes. Il a fallu connaître toutes les pièces et étudier les moindres déformations afin de pouvoir les refaire à l’identique. On a également dû reprendre toute l’ossature intérieure et tout recalculer. Les compagnons de la fonderie se sont quasiment identifiés au sculpteur pour retrouver la nervosité du plomb. » L’ouvrage, fortement abîmé au fil des années, en réfection depuis presque dix-huit mois, devrait être à nouveau visible fin novembre. La remise en eau de la fontaine est prévue pour le 8 décembre.