La remise en liberté de l’assaillant pose des questions
Des questions se posent sur la remise en liberté d’Ahmed Hanachi
Au surlendemain de l’attaque de Marseille, qui a coûté la vie à deux jeunes filles, beaucoup de questions se posent sur le parcours de l’assaillant, Ahmed Hanachi, un Tunisien de 30 ans en situation irrégulière, qui a été remis en liberté samedi à Lyon par les autorités. Pour étudier une possible défaillance de la préfecture du Rhône, le ministre de l’Intérieur a saisi l’inspection générale de l’administration. 20 Minutes s’est interrogé sur les éléments qui ont pu conduire à la remise en liberté de l’assaillant, 24 h avant la tuerie.
Deux procédures distinctes. Le tueur a été interpellé à Lyon vendredi pour le vol d’un pull commis à la PartDieu. Ahmed Hanachi, connu de la police sous sept identités pour des faits de droit commun mais jamais condamné, nie les faits. A l’issue de sa garde à vue, la procédure judiciaire est classée sans suite par le parquet de Lyon, faute d’éléments. Les policiers se posent alors la question d’une éventuelle expulsion de ce Tunisien et saisissent la police aux frontières.
Une absence à la préfecture. Lorsqu’un étranger en situation irrégulière est interpellé, « seule la préfecture peut prendre une mesure d’éloignement à son encontre, en prononçant une obligation de quitter le territoire français (OQTF) », indique une avocate. Immédiatement ou sous trente jours, avec un placement possible en centre de rétention. « Si à l’issue de la garde à vue, la préfecture n’a pas donné de réponse, les policiers n’ont d’autres choix que de le remettre en liberté », ajoute l’avocate. Dans le cas présent, même si l’enquête administrative doit le confirmer, la personne de permanence à la préfecture pour gérer ces dossiers était absente samedi.
Un profil « non inquiétant ». Samedi matin, le centre de rétention de Lyon était plein, comme souvent. « Il est en travaux. Seules 80 places sont accessibles pour les demandes de toutes les préfectures de RhôneAlpes », selon une source proche du dossier. Si ce jour-là, la préfecture avait prononcé une OQTF à l’encontre d’Ahmed Hanachi, « il est probable qu’il aurait été remis en liberté, car le centre était plein et qu’il n’avait pas un profil inquiétant. Ni pour la police, ni pour la justice d’ailleurs, qui n’a pas donné suite pour le vol », précise cette source à 20 Minutes, assurant qu’il était « inimaginable qu’il puisse commettre cette tuerie ».