Véritablement un boulot à la clé
De nombreux secteurs en tension recrutent sur le Village érigé place Bellecour
Une « opération de recrutement multi sectorielle ». Le village des Recruteurs, co-organisé par l’agence Aglaé, la Métropole de Lyon et Pôle emploi, s’est installé place Bellecour à Lyon pour deux jours. Pas moins de 6200 offres d’emploi sont à pourvoir jusqu’à ce mercredi soir, dans des secteurs « en tension », comme l’aide à la personne, les transports ou encore le numérique.
Même les non-qualifiés
« Recruter une personne par la diffusion d’annonces prend beaucoup plus de temps », note Aurélie, qui travaille pour l’agence d’intérim RAS. « Il faut trier les CV que nous recevons car tous ne sont pas adaptés, puis recontacter les candidats qui correspondent aux profils recherchés. Là, nous travaillons en direct », explique-t-elle. Résultat : en l’espace de quatre heures, elle a déjà retenu une douzaine de CV. « En temps normal, il nous aurait fallu quasiment une semaine pour recruter ces personnes-là », complète sa collègue Karine. L’avantage du salon ? « Rencontrer des personnes de tous âges et de divers horizons ». Même des personnes non qualifiées ou qui ne pensent pas avoir les compétences demandées. Le centre Promotrans, qui recrute pour des entreprises de transports et de logistique, propose des formations aux candidats, payées par les collectivités territoriales. « On ne forme plus pour la beauté du geste mais pour travailler réellement. Il y a véritablement un boulot à la clé, explique Didier Bonnesire, directeur de l’agence à Lyon. Ces secteurs manquent aujourd’hui cruellement de ressources. Il y a en ce moment en Rhône-Alpes plusieurs centaines de postes à pourvoir. Cela devient très tendu. D’où l’importance de proposer à nos clients des personnes formées. » Les métiers du Web et du numérique ont également décidé de « s’ouvrir à un public plus large ». « Quand on parle de numérique, on pense tout de suite au geek. Mais non, l’idée est d’attirer des gens qui ne s’y intéressent pas forcément mais qui seraient susceptibles de travailler dans le domaine », détaille Damien Armenté, directeur de la Wild Code School de Lyon. « Il y a une pénurie importante. Sur 2017, il manque 6000 professionnels dans le secteur, en région. D’ici à 2020, on estime qu’ils seront 80000. Les besoins vont s’accroître à cause de la digitalisation des entreprises. Il est donc important de séduire un maximum de gens », conclut-il.