Les filles de l’OL formées à la dure
Les Lyonnaises luttent pour le maintien dans un championnat masculin U15
Elles ont entre 14 et 16 ans et elles n’affrontent que des garçons durant toute la saison. Afin d’être préparées au mieux pour le championnat national U19 féminin, les joueuses de l’OL sont habituées dès le plus jeune âge à se confronter à des équipes masculines. Inscrites en D3 départementale, les U15 découvrent ainsi le football à 11 – et non à 8 contre 8 sur demi-terrain, comme c’est le cas pour les compétitions de cette catégorie chez les féminines. Avant-dernières de leur poule, avec 2 nuls et 4 revers, elles constatent les difficultés de se mesurer aux garçons de 15 ans. « A cet âge-là, les différences physiques sont extrêmement importantes, indique le directeur du centre de formation féminin de l’OL Gilles Salou. Mais quand vous êtes trop audessus des autres, il n’y a pas de défi. Il nous faut de l’adversité pour pouvoir réellement progresser. » A ce niveau, les jeunes Lyonnaises sont gâtées pour deux raisons principales. « Pour les clubs du Rhône, il y a déjà toujours une énorme envie de battre l’OL, confie l’entraîneur de ces U15 Yohan Desbos. Là, en plus, les garçons ne veulent surtout pas perdre contre des filles. Cela donne dans le meilleur des cas une hyper motivation de leur part, voire une certaine agressivité quand ça se passe mal pour eux. »
L’exemple Nesrine Bahlouli
Longtemps menée samedi à Meyzieu, l’AS Buers Villeurbanne n’a vraiment pas fait de cadeaux aux filles dans les duels et a même fini cette rencontre électrique (1-1) avec un joueur expulsé. « Nos adversaires se disent que ce serait la honte de perdre contre des filles, explique la milieu Jade Prault. C’est pour ça qu’il y a parfois de la tension et même des insultes dans nos matchs. Mais on essaie de passer audessus de tout ça. » Si l’OL se destine chaque année à une lutte pour le maintien en D3, la saison passée avait commencé par cinq succès de rang, avant une série noire. « On sait qu’on doit prendre le maximum de points sur les matchs aller car à cet âge-là, les garçons ont souvent pris 15 cm lorsqu’on les retrouve en phase retour », glisse sérieusement Yohan Desbos. Si d’autres grands clubs dans le paysage du football féminin français, comme le PSG et Montpellier, sont inscrits dans des compétitions masculines, l’OL va plus loin. La petite soeur du milieu du Losc Fares Bahlouli, Nesrine (14 ans), évolue ainsi au sein de l’équipe masculine U15 Ligue Honneur.