20 Minutes (Lyon)

Des progrès, mais peut mieux faire

Des milliers d’enfants handicapés sont toujours en attente d’assistant de vie scolaire

- Lise Garnier

Ils étaient 3 500 en septembre dans l’attente d’un auxiliaire de vie scolaire (AVS), selon le Collectif citoyen handicap (CCH). Un chiffre confirmé par le gouverneme­nt. Quelques semaines plus tard, « près de 5 200 enfants en situation de handicap ne peuvent toujours pas aller à l’école », annonce Jean-Luc Duval, président du CCH. La raison ? Le manque d’AVS bien sûr, mais pas uniquement… Le ministère de l’Education nationale a créé 8 000 emplois d’AVS à temps plein cette année. Une action insuffisan­te pour Matthieu Brabant, en

« A Paris, un enfant handicapé sur deux n’a pas d’assistant de vie scolaire. »

Jean-Luc Duval, CCH

charge des non-titulaires à la CGT Educ’action, « car l’emploi précaire conduit à un mauvais suivi des enfants ». Contractue­ls de l’Education nationale, certains AVS sont d’abord en contrat aidé pendant 24 mois, avant de pouvoir prétendre à un CDD, pour une durée maximum de six ans. Le manque de perspectiv­es « et le salaire de 683 € par mois, en contrat aidé à temps partiel, n’encouragen­t pas les candidats à l’emploi à emprunter cette voie », remarque Jean-Luc Duval. Par conséquent, « à Paris, un enfant handicapé sur deux n’a pas d’AVS », déplore-t-il. Pour Matthieu Brabant, tout le monde souffre : « L’enfant et ses parents, qui se sentent rejetés, et les enseignant­s, qui ne peuvent pas gérer les élèves sans la présence d’un AVS. » Ainsi, certains directeurs refusent les enfants handicapés sans accompagna­teur. Face à ce constat, la CGT appelle l’Etat « à investir pour titularise­r les AVS ». En réponse, le gouverneme­nt a prévu de diminuer le nombre de contrats aidés d’ici 2018... Les associatio­ns craignent que ces emplois soient remplacés par des services civiques de neuf mois. « Le statut des AVS n’est pas le seul problème, juge Jean-Louis Garcia, président de l’Associatio­n pour adultes et jeunes handicapés (APAJH). Les professeur­s ne sont pas formés pour encadrer les enfants, et le handicap demeure stigmatisé. » Si le chemin est encore long, le nombre d’enfants handicapés scolarisés en établissem­ent convention­nel progresse chaque année.

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Des élèves de l’unité localisée pour l’inclusion scolaire du lycée profession­nel Marcel-Deprez, à Paris (2012).

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