Tous ensemble, sous le même toit
La fondation Simon de Cyrène a ouvert une « communauté de vie » à Rungis (94)
«Ce qui m’a séduite, c’est le fait d’être au quotidien à leurs côtés », sourit Bérangaire Courau. A 23 ans, elle s’est engagée à travailler et vivre auprès de personnes en situation de handicap, en tant qu’assistante. Elle habite l’une des cinq maisons partagées flambant neuves, qui composent la « communauté de vie » de Rungis (Val-de-Marne), ouvertes en février 2017 par la fondation Simon de Cyrène. Les salariés de l’association et jeunes en service civique vivent ensemble avec les personnes handicapées (à la suite de lésions cérébrales). Objectif : lutter contre l’isolement de ces dernières et créer des liens de confiance et d’amitié. « Nos relations dépassent le cadre de l’assistance. On s’attache, on partage nos joies et nos peines. On est un peu comme une famille », explique la jeune femme, en service civique volontaire. Elle et ses colocataires logent dans des studios indépendants dotés de salle de bains, bureau et kitchenette. Les pièces à vivre (salle à manger, salon, etc.) sont communes.
« Renforcer les liens »
Pour Jean-Baptiste Labrusse, président du conseil d’administration de Simon de Cyrène Rungis, les résidents « forment une communauté de vie. Chacun vit chez soi sans être seul. Nous mettons en place des soirées communes hebdomadaires et des activités tout au long de la semaine, pour renforcer les liens ». « Ça peut être du karaoké ou faire la cuisine tous ensemble », abonde Bérangaire Courau. Placardés sur les murs blancs, des plannings indiquent aux habitants les loisirs du jour. Ce matin-là, un atelier artistique est organisé par le groupe d’entraide mutuelle. Au côté de Marie Mallet, la responsable, Melinda, pull fuchsia sur les épaules, handicapée en raison d’une dégénérescence due à une maladie orpheline, s’emploie à confectionner des ronds de serviette. « On s’entend tous bien et surtout je ne me sens pas seule ici », fait-elle remarquer. Des actions sont également menées en collaboration avec d’autres organismes, comme le théâtre municipal. Ainsi, les résidents en situation de handicap s’y sont produits dans le cadre d’un spectacle. Aux yeux de Marie Mallet, « c’est important d‘être au coeur de la ville et de montrer que les personnes en situation de handicap ont une utilité et peuvent, elles aussi, participer à la vie de la cité ».