Trois artistes féminines démontent les préjugés sur le milieu très masculin du rap
Le milieu du rap, souvent accusé de sexisme, serait peu concerné
Ingénieure du son, rappeuse et beatmakeuse, Just LX évolue dans ce milieu très masculin. « J’ai plus eu affaire aux attitudes déplacées des rockeurs, des artistes pop, voire de cadres de maisons de disques », affirme celle qui dit avoir plus souvent vécu des agressions dans sa vie personnelle que dans sa vie professionnelle et s’être déjà retrouvée seule en studio avec Booba, « respectueux et réservé ».
« Qui se tait consent »
Pour la journaliste Juliette Fievet, le rap est montré du doigt pour de mauvaises raisons. « Il y a un mépris de classe et un manque de considération pour le rap, raconte-t-elle. Il suffit d’écouter certains textes de Gainsbourg pour se rendre compte qu’on n’a pas attendu le rap pour entendre des textes avec des paroles hardcore ». Longtemps manager, notamment de Kery James, Juliette Fievet est catégorique : « Cela n’existe pas dans notre game, beaucoup moins fourbe que d’autres milieux : les mecs y sont bruts de décoffrage. » Débarquée jeune dans le milieu du rap, qu’elle continue de fréquenter, la chroniqueuse de RFI n’est pas connue pour sa langue de bois. « Ce sont ceux qui en parlent le plus qui en font le moins, précise-t-elle. les rappeurs sont comme ça, contrairement aux politiques et autres corps de métiers, qui ont l’air bien sous tous rapports. » La rappeuse Just LX est moins tendre. Pour elle, « qui se tait consent. A part ceux à qui on a posé la question en interview, aucun rappeur n’a réagi de lui-même à la polémique. » Même s’ils n’ont rien à se reprocher, faisons un voeu pieux : que les rappeurs puissent librement parler de violences faites aux femmes et encourager la libération de la parole. Nul doute que leur soutien serait entendu.
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