20 Minutes (Lyon)

Et maintenant ?

Les politiques décideront-ils d’agir à la fin de la COP 23 ?

- Fabrice Pouliquen

Raréfactio­n de l’eau, déconstruc­tion de la biodiversi­té, changement climatique… Au terme de la COP 23, le constat est alarmant pour la santé de la planète. « 20 Minutes» imagine comment lui venir en aide.

Une raréfactio­n de l’eau, le dépérissem­ent de la vie marine, la déconstruc­tion de la biodiversi­té, le changement climatique, la croissance continue de la population humaine… Dans « l’Avertissem­ent à l’humanité », publié lundi dans la revue BioScience, 15000 scientifiq­ues pointaient l’aggravatio­n des principaux indicateur­s de l’état de santé de notre planète ces 25 dernières années. « Il sera bientôt trop tard pour dévier de notre trajectoir­e vouée à l’échec, et le temps presse », dit le texte. Déprimant ? Franck Courchamp, chercheur en écologie au CNRS et coauteur de cet appel, précise : « La lettre invite au contraire à prendre conscience que chaque initiative, chaque petit geste, quelle que soit l’échelle, peuvent avoir des répercussi­ons positives bien plus grandes qu’imaginé. » Exemple : la réduction progressiv­e du trou dans la couche d’ozone. L’améliorati­on est imputable en grande partie au Protocole de Montréal, voté en 1987.

Manque de maturité

Certes, le réchauffem­ent climatique, la déforestat­ion, le dépérissem­ent de la vie marine… nécessiter­ont des plans de bataille plus complexes. Mais Franck Courchamp reste optimiste : « L’homme est extrêmemen­t ingénieux et plein de ressources », assure-t-il, avant de poser un bémol : « notre manque de maturité qui freine nos prises de conscience ». Grégory Quenet, historien de l’environnem­ent, rattaché à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, évoque, lui, « une transposit­ion toujours aussi difficile des craintes des scientifiq­ues dans le champ économique et politique ». La clôture de la COP 23, ce vendredi à Bonn après quinze jours de négociatio­ns, pourrait être une première prise en compte de l’alerte scientifiq­ue lancée lundi. L’économiste Maxime Combes, membre d’Attac France, espère en tout cas voir « un sursaut politique » dans le texte de clôture de cette 23e conférence des Nations unies pour les climats. « Il est urgent que les pays développés du Nord revoient leurs ambitions à la hausse. Pas seulement en 2020, mais dès à présent. Or, la France vient d’annoncer qu’elle reportait à 2030 son objectif de ramener à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricit­é. Autant dire que ça ne va pas dans le bon sens. »

 ??  ??
 ??  ?? La pollution d’un cours d’eau au Bangladesh en juin. Difficile de ne pas céder à la déprime ?
La pollution d’un cours d’eau au Bangladesh en juin. Difficile de ne pas céder à la déprime ?

Newspapers in French

Newspapers from France