Collomb soupçonné d’avoir favorisé la Métropole
Gérard Collomb est accusé d’avoir favorisé la Métropole
La Métropole de Lyon a-t-elle été favorisée par le gouvernement ? C’est en tout cas le sentiment de nombreux députés qui n’ont pas digéré le vote d’un amendement au budget 2018 mardi soir à l’Assemblée nationale. Cosigné par six députés dont trois proches de Gérard Collomb, il permet d’« allouer des ressources dynamiques supplémentaires » à l’agglomération lyonnaise, en modifiant la quote-part de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). D’ordinaire, 5 % de ces cotisations sont reversés aux régions. Les auteurs de l’amendement ont mis en avant la particularité du Grand Lyon, qui exerce
« Le ministre de l’Intérieur vient d’inventer les Métropoles à deux vitesses.»
Olivier Bianchi, maire de Clermont (PS).
désormais une partie des compétences autrefois dévolues au Conseil général. Ils exigent que 45 % de ces recettes aillent finalement dans la poche de la Métropole lyonnaise. Histoire de réparer « une anomalie fiscale ». Seulement cette décision ne passe pas auprès des autres collectivités, notamment les sept villes (parmi lesquelles Saint-Etienne et Clermont-Ferrand) qui auront le statut de Métropole au 1er janvier. Ces dernières, qui devaient toucher une aide de 10 millions d’euros, n’obtiendront finalement pas un centime. De quoi faire enrager Olivier Bianchi maire PS de Clermont et futur président de la Métropole auvergnate : « Le ministre de l’intérieur vient d’inventer les Métropoles à deux vitesses. » « On ne peut pas laisser passer en France un texte qui figure dans la loi de finances et qui crée un régime particulier spécialement pour la ville qui était sous l’autorité de Gérard Collomb », s’insurge Etienne Blanc, premier vice-président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, interrogé par France 3. L’élu y voit clairement « la volonté du ministre de l’Intérieur de continuer à gérer la ville de Lyon ». « Sa mission est d’assurer l’égalité entre les différentes collectivités et non de faire en fonction de ses propres intérêts. » « Le même type d’amendement en faveur de la ville de Paris, avait été rejeté sous le précédent gouvernement », rappelle Marie-Noëlle Battistel, député PS de l’Isère. Elle déplore l’attitude du nouveau gouvernement : « Cette décision va pénaliser l’ensemble des habitants de la région car cet argent accordé en plus à la Métropole de Lyon, ne sera pas affecté à d’autres lignes. On ne pourra pas l’utiliser pour aider les agriculteurs ou des projets associatifs. »
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