Les soins, c’est du sport
L’Assurance-maladie veut sensibiliser les Français aux bienfaits de l’activité physique
Enfiler ses baskets un jour de lumbago, une très mauvaise idée? Eh bien non. Pour aider les Français à mieux comprendre et soulager leurs souffrances, l’Assurance-maladie vient de lancer une campagne d’information sur le mal de dos baptisée « Le bon traitement, c’est le mouvement ».
« On sait aujourd’hui que l’immobilisme ne va pas aller dans le sens d’une amélioration, mais va renforcer le risque de pathologie chronique », explique Xavier Dufour, kinésithérapeute et expert de la lombalgie pour le Collège de la masso-kinésithérapie. Le sport est une bonne méthode pour contrer les maux de dos sans se bourrer d’anti-inflammatoires. En général, les spécialistes conseillent la marche nordique, le vélo, la natation… Mais il est inutile d’abandonner votre passion pour les claquettes. « Le premier critère, c’est le plaisir, assure le kiné. Il n’y a pas de mauvais sport. Bon, le catch ou des sauts à moto avec salto arrière sont à éviter, certes. » Pour fixer quelques repères, les professionnels recommandent deux heures d’activité sportive par semaine minimum. Mais favoriser une activité physique peut se traduire plus simplement par monter les escaliers chez soi, aller au bureau à vélo ou marcher une demi-heure par jour.
La protection des muscles
Pourquoi le mouvement est-il bénéfique quand on souffre du dos ? D’abord parce que les muscles protègent. « Moins on bouge, plus nos muscles se ramollissent et moins ils ont la capacité de nous protéger », résume René Gradel, ostéopathe et coach sportif. « La musculature dorsale et abdominale profonde agit comme un corset interne qui permet le maintien du dos », explique Steffen Queinnec, chirurgien de l’Institut parisien du dos. Attention tout de même, favoriser le mouvement, cela ne veut pas dire faire un footing quand on est en pleine crise aiguë… « L’idée, c’est de maintenir son activité physique, reprend le kiné Xavier Dufour. Malgré tout, le sport a pour vocation de vous entretenir davantage que de vous guérir. » Et comme souvent, la régularité est plus conseillée que l’intensité.
Enfin, cette activité physique bénéfique ne remplace pas forcément une visite chez le médecin. Surtout si les souffrances s’accentuent. « Il peut arriver qu’un mal de dos, surtout s’il arrive sans explication évidente, cache une maladie », prévient René Gradel.