20 Minutes (Lyon)

FormidaBle­us !

Rappelé en dernier recours, Yannick Noah a réussi sa mission : gagner la compétitio­n

- De notre envoyé spécial à Lille, Julien Laloye

Au terme d’une lutte acharnée contre la Belgique (3-2), l’équipe de France de tennis, emmenée par Yannick Noah, a soulevé, dimanche à Lille, la dixième Coupe Davis de son histoire. Et la première depuis seize ans.

Il a mis du temps à se lâcher pour de bon. Pas de « Saga Africa », mais un petit tour au micro pour faire chanter les tribunes, après la victoire de Lucas Pouille face à Steve Darcis, qui a offert sa dixième Coupe Davis à la France. Yannick Noah avait été rappelé juste pour ça : soulever ce Saladier d’argent, seize ans après la dernière victoire. « Il a réussi à sublimer les joueurs, et à recréer une dimension de groupe, résume Eric Winogradsk­y, responsabl­e de la formation masculine à la Fédération. Ce n’est pas qu’elle n’existait pas avant, mais il fallait un petit plus et c’est ce qu’il a apporté malgré les histoires. » Quelles histoires ? Des joueurs qui font ce qu’ils veulent, malgré le charisme supposé de leur capitaine et sa volonté d’instaurer un nouveau cadre plus contraigna­nt. Certains ont adhéré. D’autres non. Mais la vérité est façonnée par les vainqueurs.

« C’est une mission accomplie, juge Amélie Mauresmo. Il apporte une énergie, du charisme, une déterminat­ion, un peu de folie… Mais ce sont aussi les joueurs qui ont bien assuré, malgré un Goffin qui est allé chercher ses deux points, comme prévu. » C’est tout le paradoxe de cette troisième victoire de Noah sur le banc des Bleus, après 1991 et 1996. Jusqu’à ce week-end, il n’avait fait aucune différence, par rapport à ses prédécesse­urs. Il a profité d’une cascade de forfaits (Murray, Djokovic…) pour amener la France en finale. Sa seule décision audacieuse a failli lui retomber dessus : Gasquet, incorporé avec Herbert pour pouvoir jouer le dernier simple décisif, a évoqué des douleurs lombaires sitôt la fin du double, laissant Noah avec l’obligation de mettre Pouille sur la table. Ça a marché, et on a peut-être découvert le futur taulier des Bleus dans l’épreuve.

Avec Noah sur la chaise ? Ça reste à voir. Le courant n’est pas toujours passé entre lui et la Fédé. Et il semblait acté que l’aventure s’arrêterait là. « Je vais parler avec les gars, répond le capitaine. Il faudra faire vite, parce que l’alcool va couler à flots. Parfois, on a envie que ça recommence, mais c’est dur. Et puis, ironise-t-il, parfois, on a envie de continuer à jouer parce qu’il y a encore des gens à décevoir… »

« Je vais parler avec les gars. Il faudra faire vite, parce que l’alcool va couler. »

Yannick Noah

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L’équipe de France, au stade Pierre-Mauroy de Lille, dimanche.
 ??  ?? La joie de Yannick Noah, après la victoire de Lucas Pouille face à Steve Darcis en finale de Coupe Davis, dimanche.
La joie de Yannick Noah, après la victoire de Lucas Pouille face à Steve Darcis en finale de Coupe Davis, dimanche.

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