L’amphi C occupé en sursis
Les réfugiés abrités à Lyon-II ont jusqu’à mercredi pour partir
«Pas de flics dans nos murs, réfugiés en lieu sûr. » La banderole affichée dans l’amphi C de Lyon-II, donne le ton des derniers jours qui se sont écoulés sur le campus de Bron. Et de l’ambiance tendue qui s’annonce d’ici à mercredi. Après quinze jours d’occupation d’un amphithéâtre de l’université Lumière, les autorités ont finalement décidé d’ouvrir vendredi dernier un gymnase à Meyzieu pour accueillir la cinquantaine de migrants abrités au sein de la fac.
Les étudiants indignés
La présidente de Lyon-II, qui se refusait à mettre ces personnes dehors et appelait l’Etat à assumer ses responsabilités en matière d’accueil des migrants, a alors demandé aux réfugiés de l’amphi C de quitter les lieux avant 17 h le 1er décembre. Un ultimatum guère apprécié par les réfugiés et les étudiants mobilisés à leurs côtés, jugeant inacceptable cette proposition d’hébergement « précaire ». « La présidente de Lyon 2, Nathalie Dompnier, a affirmé (...) son soutien pour cette lutte et son souhait de trouver un hébergement durable et respectable pour toutes et tous. (...) Suite à de nombreuses pressions de la part du préfet du Rhône et du ministre de l’intérieur Gérard Collomb, cette même présidente est venue nous “proposer une solution” : confiner les camarades migrants dans un gymnase pour une durée de 10 jours, avant d’être de nouveau jetés à la rue », se sont indignés les étudiants de l’Amphi C. Face à leur mobilisation, la présidente de Lyon-II a finalement accordé vendredi soir un délai supplémentaire aux migrants. « Nous avons dû prendre la décision de recourir à une évacuation, mais en vous laissant le temps de vous organiser. Nous ferons une réquisition, à contrecoeur, de la force publique mercredi à 14 h », a annoncé Nathalie Dompnier. Pour protester contre cette expulsion, le collectif Amphi C solidaires appelle à un rassemblement mardi midi devant la préfecture. Une réunion est organisée lundi soir, au sein de l’amphi occupé, par les associations (Agir Migrants, Cimade, Jamais sans toit…) actives sur ce dossier. Une assemblée générale est également prévue mardi soir à Bron pour déterminer, à la veille de l’évacuation, les suites à donner à l’occupation. « Tant qu’aucune solution pérenne et pleinement vivable ne sera trouvée par les pouvoirs publics, nous serons obligés de poursuivre l’occupation , a indiqué dimanche à 20 Minutes l’un des étudiants de LyonII. Mais aucune décision n’a encore été prise pour la suite. Notre priorité absolue reste le bien-être et la sécurité des migrants. Nous ne les mettrons pas en danger. »