Des tatouages pour se reconstruire
Un tatoo qui n’a rien de banal. Alexia Cassar, ancienne biologiste, a décidé de rendre un téton et une aréole aux femmes qui se sont fait « reconstruire » un sein après un cancer. Depuis septembre, les clientes se succèdent dans son loft de Marly-la-Ville, dans le Val-d’Oise. A l’origine du projet, la vidéo d’une Américaine qui tatouait des monochromes sur les seins de femmes revenues d’un cancer et qui, après une ablation, ont fait le choix de se « refaire ». « J’ai toujours dessiné, précise Alexia Cassar. Je me suis dit qu’il y avait là quelque chose pour moi » La chercheuse commence alors à sonder oncologues et chirurgiens. Pendant un an, elle apprend le métier chez un tatoueur avant de traverser l’Atlantique afin d’être formée au tatouage en trompe-l’oeil avec effet 3D. Sans trop y croire, elle lance une campagne de crowdfunding pour démarrer son activité. Elle récolte alors 33 000 €. Depuis, au coeur de son salon décoré de cactus et de flamants roses, Alexia Cassar « reconstruit » des seins, en dessinant des tétons et des aréoles, copies quasi conformes de ceux d’un sein non malade. « Cela m’a permis de tourner la page, de mettre un point final à la réappropriation de ma féminité », raconte Aurélie, 41 ans, qui ne se « regardait plus dans la glace ». Deux des clientes de la tatoueuse, qui facture 400 € sa prestation, ont même obtenu un remboursement de l’Assurance maladie. La prochaine étape pour Alexia Cassar serait de « former un nombre restreint de tatoueurs, en relation avec des hôpitaux de proximité ».