«Et puis, tirer est hyper ludique…»
Les cours d’initiation se multiplient depuis plusieurs saisons, notamment aux Saisies
«Vous avez vu ma Justine ce week-end? » Fraîchement leader de la Coupe du monde, après la première manche à Ostersund (Suède), Justine Braisaz est la grande fierté de toute la station des Saisies (Savoie). Grâce à elle et à l’incontournable Martin Fourcade, notamment, 250 heures d’initiation au biathlon y ont été données lors de la saison précédente. « Il y a dix ans, si on arrivait à faire dix heures dans l’hiver, c’était le grand max », se souvient Cédric Bernard, entraîneur au club de sport de la station savoyarde. Cinq novices, dont 20 Minutes, ont pu s’essayer, lundi, à cette discipline en plein essor, et ce sur le pas de tir officiel des JO d’Albertville en 1992. Après s’être (un peu) familiarisé avec la pratique du skating (« c’est comme si on faisait du roller »), on meurt d’impatience de prendre place à 50 m des cibles. La compagnie inhabituelle d’une carabine « 22 long rifle de 3,5 kg » n’est finalement pas si intimidante que ça. « Atteindre la cible est vite accessible, à partir du moment où nous sommes couchés, stabilisés par un chevalet et sans effort de ski de fond au préalable », indique Lise, davantage habituée à l’alpin. Même couchés, on se contente en initiation de viser les cibles de 11,5 cm, sans qu’il ne soit question du centre (4,5 cm de diamètre), comme c’est le cas en compétition. Mais si on apprend vite à « bloquer sa respiration » avant d’appuyer sur la détente, les repères sont chamboulés par, ne serait-ce que, 100 m parcourus en ski de fond.
« Un sport très complet »
« Dès que le cardio monte, ça change totalement la donne », confie Céline, une autre débutante. Idéal pour prendre confiance, avec des cinq sur cinq à la pelle, le tir couché, stabilisé et au repos, n’a rien à voir avec le tir debout, qui entraîne bougeotte et échec. Les 3,5 kg de l’arme se font sentir et nous sommes presque fiers de retourner une cible sur cinq, même au repos. « Il faut être agile, concentré, précis et avoir du cardio, donc c’est un sport très complet », constate Delphine, emballée par cette découverte. « Les gens se prennent vite au jeu, car ils se mettent dans la peau de nos champions, analyse Cédric Bernard. Ils découvrent ce qu’une Justine Braisaz ressent dans le viseur de sa carabine.Et puis, tirer est hyper ludique. On se rend moins compte qu’on fait une séance d’endurance avec du biathlon qu’avec du ski de fond. »