Thuram se la joue guide dans un musée parisien
L’ex-joueur de football est le guide d’« Imaginaires et représentations de l’Orient »
«J e suis un peu tendu… » Précédé par Dominique de Font-Réaulx, la directrice du musée Eugène-Delacroix (Paris 6e), notre guide se place face aux visiteurs, le menton baissé. C’est lorsqu’il ôte son chapeau noir que l’on découvre Lilian Thuram. L’ancien joueur de football de l’équipe de France est impressionné face à son public venu à la première visite commentée d’« Imaginaires et représentations de l’Orient »*, vendredi. La Fondation Lilian Thuram, qui lutte contre le racisme et les discriminations, a élaboré en collaboration avec le musée Delacroix cette exposition, dont l’ex-footballeur international est commissaire de l’événement avec Dominique de Font-Réaulx et la politologue Françoise Vergès.
« Je suis en panique ! »
L’expo explore la dualité entre l’Orient et l’Occident à travers l’art. Avant la visite, Lilian Thuram questionne les visiteurs : « Qui décide où se situent l’Orient et l’Occident? Ne sommes-nous pas l’Orient des Etats-Unis, par exemple ? » Les échanges s’engagent alors entre les participants. Avec modestie, il commence presque chacune de ses phrases par : « Je pense que… » Lilian Thuram en a conscience : il n’est pas un historien, mais un passionné de culture qui souhaite partager son savoir avec les gens. Intéressée par le récit de l’ancien Bleu, une femme lui demande : « Des visites seront-elles organisées pour les adolescents et les enfants ? » Le sourire aux lèvres, Lilian Thuram s’empresse de répondre : « Oui, et je serai sûrement plus à l’aise d’ailleurs, parce que là, je suis un peu en panique! » Alors que la directrice s’éloigne un peu pour ne pas empiéter sur le travail de Lilian Thuram, ce dernier se sent incapable de poursuivre son discours sans la spécialiste à ses côtés. « Restez près de moi, sinon je me sens un peu seul ! » plaisante-t-il. « Ce qui m’importe dans cette visite, c’est la question du présent, c’est-à-dire rattacher les oeuvres à des sujets d’actualité et de société », explique le guide qui est par exemple revenu sur la polémique de la « black face » d’Antoine Griezmann. Alors que la fin de la visite d’une durée d’une heure approche, les questions fusent. L’objectif est donc rempli pour le guide, qui se voit comme un « passeur ».
* Jusqu’au 2 avril, 6, rue de Furstenberg, à Paris (6e). De 9 h 30 à 17 h 30, tous les jours sauf le mardi. Tarif : 7 €. Les prochaines visites avec Lilian Thuram sont complètes.