Panneaux géants, immense film
« 3 Billboards » a des chances de rafler la mise lors de la prochaine cérémonie des Oscars
Le film 3 Billboards, les panneaux de la vengeance est ce qu’on appelle une bonne claque. Cet outsider commence à rafler des prix (meilleur scénario à Venise et quatre Golden Globes) et est donné favori aux Oscars. Le cinéaste et scénariste Martin McDonagh y suit le calvaire d’une mère, résolue à contraindre le shérif de sa ville à chercher l’assassin de sa fille. Elle le somme de se mettre au boulot à travers trois affiches. Mais pourquoi cette oeuvre déclenche-t-elle les passions?
Une (vraie) bonne surprise. On n’attendait guère plus qu’un honnête divertissement de la part du réalisateur de Bons Baisers de Bruges et 7 psychopathes. Le choc n’en est que plus retentissant. Ne serait-ce que pour son scénario imprévisible et ses dialogues tirés au cordeau, le film est exceptionnel.
VDes acteurs éblouissants. Tous sont brillants et livrent chacun l’une de leurs meilleures prestations, même les seconds rôles ne faisant qu’une brève apparition comme Peter Dinklage (« Game of Thrones »). Quand on peut craindre de voir les comédiens tomber dans la caricature, c’est pour mieux piéger le spectateur. Frances McDormand, l’actrice principale, est quasi certaine de remporter un oscar.
L’humanisme fait du bien. Oser un film de vengeance qui redonne confiance en l’être humain, c’est culotté. Le flic sadique joué par Sam Rockwell et le shérif désabusé qu’incarne Woody Harrelson valent mieux que ce qu’on pourrait croire. L’humour noir revigorant et la tendresse pour ses héros pas vraiment reluisants font mouche. Dans un pays où la justice sommaire et l’autodéfense sont trop souvent louées, Martin McDonagh réussit à promouvoir la non-violence et le respect du droit. Chapeau !
VVW