Les motards attendent plus
Leur bilan sur l’expérimentation de l’inter-files est très mitigé
En circulant régulièrement sous le tunnel sous Fourvière, il est habituel de voir les motards rouler entre deux files de voitures sans la moindre difficulté. Mais si sous cet ouvrage, la cohabitation entre automobiles et deux-roues motorisés ne semble plus poser de problème, la situation est loin d’être aussi simple sur tous les grands axes de la métropole. Deux ans après le lancement de l’expérimentation de la circulation en inter-files pour les motards, les premiers concernés, interrogés par 20 Minutes, dressent un bilan à miparcours assez mitigé.
Peu de signalisation
Si la plupart d’entre eux souhaite voir cette pratique généralisée en 2020, beaucoup s’étonnent de la faible communication qui a accompagné l’expérimentation. « Franchement, le test n’a presque rien changé. Les motards ont toujours roulé en inter-files sur les grands axes pour ne pas rester bloqués dans les bouchons. Le test permet d’encadrer cette pratique mais les automobilistes n’ont pas été suffisamment informés », regrette Grégory, la quarantaine. « Sur les axes concernés, ils continuent de déboîter sans clignotant et sans regarder dans leur rétro », ajoute ce Lyonnais qui ne se sent pas plus en sécurité aujourd’hui en deuxroues qu’avant le lancement de l’expérimentation. « Nos adhérents regrettent que les informations sur la circulation en inter-files aient quasiment disparu des routes. Au début du test, les usagers étaient informés via les panneaux à messages variables. Si l’information n’est pas répétée, les gens oublient et n’ont pas le réflexe de laisser passer les motos », confie Julien, coordinateur adjoint de la Fédération française des motards en colère du Rhône. Interrogée à ce sujet, la préfecture assure que ces messages de prévention continuent d’être diffusés. Au milieu d’autres informations. « Les services de Coparly, chargés de ces messages de sécurité routière, ont beaucoup d’informations à délivrer sur les accidents, les embouteillages, la pollution. Il y a des priorités, les messages varient en permanence », précise la préfecture.