Les expos se mettent au virtuel
Le Muséum national d’histoire naturelle a conçu une application consacrée aux météorites
Quel est le point commun entre le désert de l’Atacama au Chili et le Jardin des Plantes, à Paris ? Leur exceptionnelle concentration en météorites. Dans le cadre de son exposition « Météorites, entre ciel et terre », ouverte jusqu’au 10 juin, le Muséum national d’histoire naturelle a en effet lancé l’application MeteorQuest, qui permet de chasser les précieux cailloux extraterrestres, un peu comme dans le jeu Pokémon GO, c’est-à-dire grâce à la réalité augmentée. « Exactement comme je le fais une fois par an, au Chili », raconte le commissaire de l’exposition, Matthieu Gounelle. Cette technologie, de même que la réalité virtuelle, trouve de plus en plus souvent sa place dans les expositions, qui se mettent en phase avec leur époque. « On ne visite plus un musée ou une exposition, explique PierreYves Lochon, consultant et fondateur du Clic, une plateforme collaborative travaillant autour des innovations technologiques dans les institutions culturelles. On vient au musée pour vivre une expérience. Jusqu’à maintenant, nous étions dans l’époque de l’interactivité. » Aujourd’hui, place à l’immersion. « Pour une exposition sur Modigliani, la Tate Modern, à Londres, proposait un casque de réalité virtuelle qui plongeait le visiteur dans les rues de Paris à l’époque du peintre. Le musée Courbet, à Ornans (Doubs), a fait de même avec l’atelier de l’artiste. »
Apprendre en s’amusant
Mais si l’on peut tout visiter avec un casque, pourquoi encore visiter une expo ? « La réalité virtuelle ne peut être utilisée qu’avec parcimonie, pour montrer des choses que l’on ne peut pas montrer autrement », répond l’expert. Pour Matthieu Gounelle, l’application MeteorQuest « est un prolongement de l’exposition, qui peut aussi nous permettre d’y attirer des publics plus jeunes. » L’idée de MeteorQuest, c’est donc de remettre au goût du jour le bon vieux principe d’apprendre en s’amusant : « Le joueur construit une collection, et peut attraper des météorites plus précieuses en progressant. Tout en gardant un aspect éducatif. » Pas question, en effet, « de brouiller le message porté par l’exposition, ajoute-t-il. Nous avons cherché une complémentarité entre les deux. » D’ailleurs, seule l’expo permet « de toucher les météorites ». Comme on le ferait dans le désert de l’Atacama.