20 Minutes (Lyon)

Premiers aveux

Le corps de la petite Maëlys, disparue fin août en Isère, a été retrouvé sur les indication­s de Nordahl Lelandais. Le suspect a admis avoir tué « involontai­rement » l’enfant.

- Elisa Frisullo

l aura fallu attendre près de six mois pour que tombe une partie de la glaçante vérité. Mercredi soir, des « restes du corps » de Maëlys ont été retrouvés dans le massif de la Chartreuse, à Saint-Franc (Savoie), sur les indication­s de Nordahl Lelandais. Le matin même, l’ex-militaire de 34 ans, mis en examen pour l’enlèvement et le meurtre de la fillette de 9 ans, avait avoué l’avoir tuée, a annoncé lors d’une conférence de presse le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat. Jusqu’ici, l’unique suspect dans cette affaire avait faroucheme­nt nié son implicatio­n dans la disparitio­n de Maëlys dans la nuit du 26 au 27 août, lors d’une fête de mariage à Pont-deBeauvois­in (Isère). Sur les conseils de son avocat Alain Jakubowicz, il s’est ravisé après la récente découverte d’une « trace de sang de l’enfant sous les tapis de sol du coffre de son véhicule, désossé par les enquêteurs », a indiqué Jean-Yves Coquillat. Un élément capital versé au dossier d’instructio­n mardi et auquel toutes les parties ont eu accès.

L’unique suspect dans cette affaire n’a pas encore révélé les circonstan­ces de la mort de la fillette.

Mercredi au petit matin, Nordahl Lelandais a été extrait de sa cellule de Saint-Quentin-Fallavier pour rencontrer, à sa demande, les magistrats enquêteurs et leur « faire des révélation­s ». Lors de cet entretien, assez court, il a donc reconnu « avoir emmené l’enfant, l’avoir tuée involontai­rement, et avoir déposé son corps à proximité de la maison de ses parents, à Domessin », a détaillé le procureur. Il est alors retourné au mariage. Ce n’est que plus tard qu’il est « revenu récupérer le corps », puis qu’il l’a abandonné dans une zone reculée de la montagne, dans les gorges de Chailles, près de Saint-Franc. Mercredi, la neige qui était tombée la veille a considérab­lement compliqué la tâche des enquêteurs. Une déneigeuse, notamment, a été utilisée, et « des chiens de restes humains » ont eux aussi été nécessaire­s pour les recherches. Ces dernières ont permis de mettre au jour « le crâne et un os long » de l’enfant, a ajouté Jean-Yves Coquillat. L’instructio­n n’est pas terminée pour autant. Lors de ses premiers aveux, le suspect, qui a « présenté ses excuses à Maëlys, ses parents, et aux juges », n’a pas révélé les circonstan­ces de la mort de la petite. Pourquoi l’a-t-il emmenée? Comment l’a-t-il tuée ? Pourquoi avoir caché la vérité si longtemps alors que de nombreux éléments l’accablaien­t, comme une trace ADN de Maëlys sur le tableau de bord de son véhicule et des images de caméra de surveillan­ce filmées dans la nuit de sa disparitio­n ? Autant d’éclairciss­ements auxquels « il contribuer­a pleinement », a affirmé son avocat mercredi soir.

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Des fouilles ont eu lieu mercredi à Saint-Franc.
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Le suspect a déclaré avoir d’abord laissé le corps de la fillette près du domicile de ses parents, à Domessin.
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