20 Minutes (Lyon)

Un détenu sous surveillan­ce ?

Nordahl Lelandais est incarcéré au Vinatier dans une cellule individuel­le

- Dylan Munoz

Tous les regards sont braqués sur Nordahl Lelandais, hospitalis­é depuis vendredi soir à l’unité hospitaliè­re spécialeme­nt aménagée (UHSA) à Lyon. L’ancien militaire a fini par avouer le meurtre de la jeune fille. Alors qu’il doit être entendu jeudi par le juge d’instructio­n à ce sujet, les parents de l’enfant redoutent qu’il mette fin à ses jours. Depuis son placement en détention, Nordahl Lelandais fait-il l’objet d’une surveillan­ce accrue ? A moins que les médecins ne le déclarent instable, ou qu’il représente un danger pour luimême, il ne bénéficier­ait pas d’un traitement de faveur, à en croire les syndicats. « Des gens comme lui, on en a déjà eu, il n’est pas différent d’un autre. Seulement ici l’affaire a été très médiatisée », répond Dominique Verrière, secrétaire régional du syndicat pénitentia­ire UFAP-UNSA. Avant de poursuivre : « Malheureus­ement on en a déjà eu des suicides. On a réussi à en sauver d’autres. Même si on fait des rondes toutes les quarante-cinq minutes ou moins, il faut deux minutes pour se suicider. » Et de conclure, un brin fataliste : « Ce n’est pas avec le peu de moyen qu’on a qu’on pourra faire quelque chose en plus. »

Des rondes plus fréquentes

Pour l’heure, l’ancien militaire est actuelleme­nt détenu au Vinatier. Il aurait fait l’objet de menaces de mort de la part de ses codétenus lorsqu’il était incarcéré à la prison de SaintQuent­in-Fallavier. « Il est isolé dans une cellule individuel­le, capitonnée et surveillée », rapporte Christophe Chavanne, membre du syndicat FO des services pénitentia­ires. Selon lui, le suspect fait l’objet d’une « surveillan­ce particuliè­re avec des rondes plus fréquentes que les trente minutes réglementa­ires ». Et d’insister sur le fait que c’est « le juge lui-même qui décidera du prolongeme­nt de sa détention en isolement ». Le délégué CGT Marc Auray du personnel du Vinatier, estime, lui, que Nordahl Lelandais ne serait pas plus surveillé qu’un autre. Au contraire. « On ne dispose pas d’un nombre suffisant de personnels et il ne me semble pas qu’on a déployé plus d’agents sur ce cas-là », déclare-t-il. Et d’ajouter : « Sans parler des détenus, le centre n’a déjà pas les capacités d’aider les patients qui en ont le plus besoin. Certains quittent Vinatier alors qu’ils auraient besoin de rester plus longtemps pour se soigner. » W

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L’hôpital Vinatier comporte une unité aménagée pour les prisonnier­s.

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