Des ânes formés pour aider les handicapés
Les animaux peuvent éveiller les sens des patients
La zoothérapie ou médiation animale, est une thérapie développée au Canada. Elle permet d’éveiller les sens cognitifs de personnes en situation de handicap. L’intervenant, accompagné d’animaux, tente de créer un contact, un lien, entre la bête et l’homme. Que ce soit par le toucher et les caresses ou simplement par une connexion affective, l’objectif de la thérapie est d’essayer de diminuer les peurs, les angoisses ou encore d’apaiser les patients.
Les habituer aux fauteuils
La Maison d’accueil spécialisée (MAS) de Montanay, près de Lyon, accueille cinquante résidents permanents, polyhandicapés. Sébastien Poulard, aide médico-psychologique de formation, a proposé au centre d’avoir recours à la médiation animale, après s’être entiché d’Erable et Ecureuil, les deux ânes de l’établissement. Formé récemment à la zoothérapie, il s’attache désormais à dresser les deux bourricots. « Il faut que les ânes apprennent à sortir de leur enclos, qu’ils se laissent mettre la longe. Puis bien sûr, qu’ils s’habituent aux fauteuils roulants autour d’eux et qu’ils se laissent caresser. Ce qui peut prendre plusieurs mois », explique-t-il. Il poursuit : « On commence par trois séances d’observation. Si je sens que ça peut le faire entre l’animal et le patient, on mettra en place des séquences régulières. Le programme peut durer un à deux ans. » La zoothérapie ne soigne pas, mais offre une alternative aux professionnels pour stimuler des « réactions psychosociales et cognitives des patients », selon Sébastien Poulard. Le trentenaire aimerait étendre cette thérapie à d’autres établissements, encore réticents. « Les centres prennent peur quand on leur dit ce qu’il faut construire et acheter. Par exemple, ici, c’est 1400 € à l’année pour la nourriture, le foin, les vaccins, les vermifuges. Sans compter les travaux », conclut-il.