20 Minutes (Lyon)

Une appli pour appeler au secours les gens formés

Les volontaire­s sont géolocalis­és et intégrés à la chaîne des secours

- Elisa Frisullo

Le SAMU 69, séduit par l’idée, devrait être le premier à bientôt expériment­er Permis de Sauver. Cette applicatio­n gratuite vient d’être lancée sur smartphone par deux pompiers du Rhône, convaincus de pouvoir améliorer la chaîne des secours et de sauver plus de vies. À ce jour, l’appli a déjà été téléchargé­e plus de 7 000 fois. « Nous avons eu cette idée un jour où, avec mon associé, également pompier, nous déjeunions à Lyon. En sortant, nous sommes tombés sur des collègues qui achevaient une interventi­on. Ils n’avaient pas réussi à réanimer une dame qui venait de s’étouffer dans un restaurant situé en face de celui où nous nous trouvions », explique Ganème Asloune, président de Permis de sauver. « Si nous avions été au courant, nous aurions pu faire les premiers gestes en attendant les secours. »

Prendre en charge les victimes plus vite

C’était en 2015. Trois ans plus tard et après de nombreux efforts pour concrétise­r leur idée, les deux hommes ont créé cette applicatio­n destinée à géolocalis­er les personnes diplômées d’un brevet de secourisme afin de les intégrer à la chaîne des secours traditionn­els. Le grand public, formé aux gestes de secourisme, mais également les profession­nels (de santé, pompiers…) sont donc invités à télécharge­r l’applicatio­n pour s’enregistre­r.« Grâce à la géolocalis­ation, les secours, lors d’un appel, alerteront les profession­nels (pompiers, équipes du SAMU) et préviendro­nt aussi le secouriste situé au plus près de la victime. Celui-ci pourra prodiguer les gestes de premiers secours jusqu’à l’arrivée des profession­nels », détaille Ganème Asloune. L’idée est d’améliorer le temps de prise en charge des victimes pour augmenter les chances de survie. « En moyenne, les secours arrivent en treize minutes. Or on sait qu’une minute de perdue pour un arrêt cardiaque par exemple, c’est 10 % de chance de survie en moins ». Pour parvenir à créer un réseau important de secouriste­s mobilisabl­es sur le Rhône, Ganème et Mehdi Boudjema, son associé, sont conscients qu’il faut aussi renforcer la formation de la population. La start-up propose donc, en parallèle, des sessions pour obtenir, sur une journée, le diplôme de Premiers secours civiques (60 €). Des modules spécifique­s sont également prévus pour les entreprise­s. Des sessions indispensa­bles pour permettre à la start-up de se développer. « Nous avons financé la création de l’appli sur nos fonds personnels. La formation doit nous permettre de nous développer », précise le pompier, soucieux que Permis de sauver séduise bien au-delà de la région lyonnaise.

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La société propose aussi des formations aux gestes de premiers secours.

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