20 Minutes (Lyon)

Les internaute­s mènent l’enquête

- Hélène Sergent

« Je ne pensais pas que ça allait prendre une telle ampleur », confie Patrice Reviron. Lundi, l’avocat a lancé une enquête atypique en demandant aux twittos « d’identifier l’origine d’un bouchon et son usage afin de sauver un innocent empêtré dans un dossier criminel ». Trois jours plus tard, son message a suscité plus de 1 000 commentair­es et a été partagé à ce jour [jeudi] 6 000 fois. Expert en emballage ou technicien de laboratoir­e, les profils des cyberenquê­teurs amateurs varient. « Les gens qui participen­t ont des arguments très précis et des réflexions intéressan­tes », salue l’avocat. Si son initiative surprend, elle n’est pas la première à faire appel aux utilisateu­rs des réseaux sociaux. L’exemple le plus récent remonte au 18 février. A Marseille, le descendant d’un poilu, destinatai­re d’une lettre écrite sur le front de la Somme le 27 mai 1915, a pu être contacté par la police locale grâce à la mobilisati­on de toute une communauté connectée de généalogis­tes et de passionnés de la Première Guerre mondiale. Les réseaux sociaux sont devenus un « levier important » pour les enquêteurs, souligne Charlotte, community manager de la police nationale. Principale­ment dans les affaires de cambriolag­e, « lorsque les forces de l’ordre se retrouvent avec tout un tas d’objets sur les bras ». Bien que très encadrés par la procédure judiciaire et nécessitan­t l’aval d’un magistrat, les appels à témoins pourraient eux aussi être amenés à se développer sur le Web.

 ??  ?? Lundi, un avocat a fait appel aux twittos dans une affaire criminelle.
Lundi, un avocat a fait appel aux twittos dans une affaire criminelle.

Newspapers in French

Newspapers from France