Paris n’a pas les bases
L’élimination du PSG remet en cause la validité du projet qatari
Arrigo Sacchi, l’ex-coach du Milan AC, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, mardi, après l’élimination de Paris, en huitième de Ligue des champions. « Le Real a affronté un adversaire très faible, a commenté l’Italien sur Mediaset. Le PSG n’est qu’un groupe de joueurs. Les idées, ça ne s’achète pas. Je pense qu’au PSG il manque l’institution. »
Un trophée à oublier ?
Les secousses de cette sortie sans gloire de Paris dépassent le cas du pauvre Emery, du rouge de Verratti ou de l’âge canonique de Motta. Voilà six ans que le PSG est rapidement éliminé en Ligue des champions, et les dirigeants semblent, encore, sur une autre planète, à l’image du président Nasser al-Khelaïfi, après le match : « Tout le monde était prêt, on était beaucoup mieux que le Real, mais on n’a pas perdu contre n’importe qui. » Cette analyse parcellaire participe au sentiment de ridicule des dernières semaines : pression mise sur l’arbitrage, campagne de com délirante, gestion catastrophique de la blessure de Neymar… Comme s’il manquait un truc à ce club dans la façon dont il est géré pour accomplir son rêve européen. « Il faut tout reprendre à la base, avec des dirigeants forts, un entraîneur fort, une institution forte, estime Sidney Govou, qui a connu le plafond de verre européen avec l’OL. Paris doit arrêter de se fixer cet objectif de gagner la C1 tant qu’il n’a pas les fondations. » Thiago Motta, lui, a d’autres convictions : « Ce n’est pas le moment de discuter de ce qui doit changer ou pas, je suis persuadé que le PSG va gagner bientôt la Ligue des champions. » Mais qui y croit, encore ? « Je pense qu’on a besoin d’un peu de temps pour mûrir, pour savoir comment faire pour gagner ces matchs », évoque Marquinhos. Les Parisiens disaient la même chose il y a cinq ans, après avoir raté la qualif face à un Barça diminué. En fait, c’était juste prémonitoire. Le club reste proche de « l’exploit » tout le temps. Proche de renverser le Real, qu’il avait à sa merci à l’aller. Proche de se rendre compte qu’il n’y arrivera jamais ?