20 Minutes (Lyon)

Les militants du FN posent leur regard sur le nouveau départ de Marine Le Pen

Nouveau nom, alliances... des militants font le bilan du congrès du Front national à Lille

- De notre envoyée spéciale à Lille (Nord), Anne-Laëtitia Béraud

Une flamme ravivée à petit feu. Les militants qui ont participé samedi et dimanche à Lille (Nord) à la « refondatio­n » du FN espèrent que leur formation va se relancer, dix mois après l’échec de leur candidate à la présidenti­elle, suivi des départs de Marion Maréchal-Le Pen et de Florian Philippot. Pour ce qui est du Rassemblem­ent national (le nouveau nom du parti dévoilé dimanche et que les adhérents doivent valider), Kévin Diebold, 23 ans, votera pour. Sans grand enthousias­me, mais par « pragmatism­e », car il attend que cette appellatio­n renvoie une image plus douce auprès des électeurs. « Le mot FN peut apparaître violent, voire péjoratif », juge le militant du Bas-Rhin. Il espère surtout que le FN pourra nouer des alliances électorale­s autres que celle déjà scellée avec la formation de Nicolas DupontAign­an, Debout la France (DLF), et devenir un parti de gouverneme­nt. « Il faut aller plus loin, car DLF reste le plus grand des petits partis », insistet-il. Jacques Colombier, président du groupe FN au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et député européen, estime, lui, que « des alliances avec la base éclatée du parti Les Républicai­ns sont possibles, mais pas avec les états-majors ».

« Elle a le cuir tanné »

Mais, si le nom de la formation politique change, ce n’est pas le cas de sa tête. Bien que Marine Le Pen ait confié la semaine passée avoir connu « un trou d’air », les militants soutiennen­t majoritair­ement leur présidente, qui a été réélue à l’unanimité dimanche pour un troisième mandat. « Il y a bien eu une déception après le débat télévisé d’entre-deux-tours, mais Marine Le Pen a le cuir tanné par rapport à une personnali­té en devenir comme Marion Maréchal-Le Pen », insiste Etienne Dobremetz, militant d’Oignies (Pas-deCalais). Lors du congrès, il a donc été question du présent et de l’avenir, mais aussi du passé. La fonction de président d’honneur du FN, que Jean-Marie Le Pen, le cofondateu­r du parti en 1972, occupait, a été supprimée par les nouveaux statuts de la formation, adoptés dimanche matin. Pour certains militants, le « menhir » reste un ennemi politique : « Ses critiques ne sont pas pertinente­s, car il n’a pas su se retirer à temps, estime Florian André, 22 ans, membre du Front national jeunesse à Reims (Marne). Aujourd’hui, il vise seulement à nuire au FN. »

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Seule candidate à sa réélection, Marine Le Pen reste la présidente du FN.

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