François D’Haene, un ultra-trailer plein de défis
L’ultra-trailer rhodanien retrouve la Pierra Menta à Arêches-Beaufort (Savoie)
On a l’habitude de voir François D’Haene multiplier les exploits en ultra-trail, que cela soit sur l’UTMB, le GR20 ou le John Muir Trail. Mais chaque hiver depuis dix ans, le viticulteur rhodanien troque ses baskets contre des skis, pour viser une place d’honneur sur la Pierra Menta (10 000 m de dénivelé positif en quatre jours), qui commence ce mercredi en duo à Arêches-Beaufort.
Pourquoi êtes-vous ainsi fidèle à la Pierra Menta et au ski alpinisme ?
J’aime bien passer le plus de temps possible à la montagne. L’hiver et la neige m’ont toujours plus incité à me tourner vers le ski que vers la course. Ça me permet de vivre, sur la Pierra Menta, des moments forts avec mon beau-frère Alexis Traub et d’avoir une grosse forme globale en mars, notamment au niveau respiratoire et du haut du corps.
Votre programme hivernal est-il bien différent de ce qui se fait dans le monde de l’ultra-trail ?
C’est sûr que certains essaient de fuir l’hiver. Mais, pour moi, c’est contraignant de préparer des cross et de ne pas être en montagne à ce moment-là de l’année. J’écoute la nature. Et puis le ski de rando ne présente pas le même type d’effort. Un ultra, ça te démonte. Je pense que ça ne fait donc pas de mal à mon corps et à mes articulations de commencer ainsi la saison sur les skis. Je me sens également frais et plein d’envie quand je retrouve la saison des trails.
Vous allez être opposé sur la Pierra Menta à Kilian Jornet pour la première fois depuis votre victoire lors de l’UTMB en septembre...
Nous n’avons pas le même niveau en ski de rando (sourire). Kilian a toujours pris part aux deux saisons complètes. C’est compliqué pour moi d’en faire de même, entre mes deux enfants et ma vie professionnelle. Je ne suis pas né avec des skis et viser un Top 5 est très compliqué. Mais en neuf ans, nous sommes passés avec Alexis de la 80e place à la 11e sur la Pierra Menta. On se donne à fond, mais l’essentiel est de se régaler dans cette aventure.
Plutôt que l’UTMB, vous privilégiez la Western States (Etats-Unis) puis la Diagonale des Fous (La Réunion) cette saison...
Je suis moins familier avec la Western et j’ai envie de me mettre en danger avec cette course très rapide. Je ne veux pas reproduire ma saison passée à l’identique.