Le maire veut punir les parents de délinquants
L’élu veut pénaliser les parents des délinquants
Des policiers municipaux deux fois plus nombreux, armés et équipés de caméras portatives, des dispositifs de vidéosurveillance déployés dans plusieurs quartiers de la ville… Depuis son arrivée à la tête de la mairie de Rillieux-la-Pape, en 2014, Alexandre Vincendet s’est fixé comme objectif de réduire la délinquance sur sa commune. Dans les prochains mois, le maire LR de 34 ans a prévu d’acter la suspension des aides municipales pour les familles de mineurs délinquants.
Vous envisagez des mesures contre la délinquance des jeunes ?
Pour les jeunes qui sont délinquants et dégradent du bien public, leurs parents verront leurs aides municipales suspendues, s’ils en ont, le temps des réparations. Cela pourra concerner par exemple les aides exceptionnelles accordées par le Centre communal d’actions sociales (CCAS). Si un enfant casse du mobilier municipal, c’est la ville qui paye, donc les habitants. D’un point de vue moral, les parents étant responsables, c’est compliqué d’accorder une aide municipale à ces familles si leur enfant vient de commettre des dégradations.
La loi vous permet-elle de suspendre ces aides ?
Nous sommes en train de travailler pour voir quelle mesure nous pouvons mettre en place afin de respecter le cadre législatif. J’aimerais que cela soit voté avant l’été. Quoi qu’il en soit, je me suis engagé à ce que cela soit fait dans l’année, ça le sera.
Vous cherchez l’équilibre entre prévention et répression ?
On a mis en place l’ouverture des gymnases avec des animations pour les jeunes lors des vacances. On ouvre en septembre une maison des familles et de la parentalité, un lieu ressources pour les parents. On a créé de nouveaux équipements sportifs, culturels, on investit dans les écoles, on travaille sur la mixité sociale. Je mets en place un écosystème, dans lequel il y a de la prévention, de l’accompagnement et de l’autre côté, de la fermeté.
La suspension des aides n’est-elle pas une mesure trop radicale ?
Ce n’est pas quelque chose de radical, il faut être courageux pour la mettre en place. Je suis au contact d’une population, souvent défavorisée, qui vit dans les quartiers. Cette population attend que nous agissions. Il y a un vrai ras-le-bol des gens face à l’impunité de la minorité de jeunes qui pose problème dans les quartiers. L’objectif est aussi d’éviter que les mauvais embarquent tous ceux qui ont envie de s’en sortir et de s’intégrer. Le zéro délinquance n’existe pas, bien évidemment. Mais il est important de tout faire pour que la peur change de camp, qu’il n’y ait plus d’impunité.