« San-Antonio » sur les planches
Quarante ans après sa dernière apparition dans une BD, le héros du romancier Frédéric Dard s’apprête à « refaire des bulles » sous les pinceaux de Michaël Sanlaville, l’un des trois auteurs de la série à succès « Lastman ». Le jeune Lyonnais a réalisé un « rêve de gosse » en adaptant le 51e tome de la série, San-Antonio chez les Gones (Casterman, 16 €), qui paraît mercredi.
Généreux, violent et coquin
Michaël Sanlaville a choisi cet épisode « d’abord parce que j’ai moi-même été un Gone, explique-t-il. Ensuite parce que cette enquête se déroule dans un village qui ressemble à celui dans lequel j’ai grandi. Libéré des recherches graphiques, je n’avais plus qu’à me concentrer sur le découpage, les personnages et la mise en scène des dialogues. » C’est très réussi tant cette adaptation dessinée est fidèle au roman d’origine. La narration et les dialogues sonnent admirablement « à la Frédéric Dard ». « J’ai tellement d’affection pour ces bouquins et leur langue “habitée” qu’il me semblait important de rester au plus près du style, raconte l’auteur. Je n’ai donc presque pas touché aux dialogues d’origine. » L’esthétique reste typique du style graphique de Sanlaville, qui emprunte autant de codes à la BD franco-belge qu’au manga ou au comic. Qu’on soit fan de « San-Antonio » ou pas, il faut reconnaître que ce premier volume, dense, généreux, ici un peu violent et là un chouïa coquin, a tous les atouts pour cartonner en librairie.