20 Minutes (Lyon)

L’exécutif soigne sa com de la réforme de la SNCF

La grève à la SNCF est un test pour Emmanuel Macron

- Laure Cometti

Avec un TGV sur huit en moyenne et un train régional sur cinq, les cheminots ont donné, mardi, le ton de la mobilisati­on contre la réforme de la SNCF. Mais alors que les syndicats promettent un mouvement « dur », qui s’échelonner­a sur trois mois, l’exécutif fait bloc, assénant que « le recul n’est pas une option » sur ce dossier très politique.

Les députés mobilisés

« C’est un test pour le gouverneme­nt et sa volonté de réformer, juge le sénateur François Patriat, membre du comité de la majorité présidenti­elle qui se réunit chaque semaine autour du Premier ministre. S’il recule aujourd’hui, il aura beaucoup de mal à faire les réformes suivantes, notamment celle des retraites. » Réussir là où les précédents gouverneme­nts ont échoué fait aussi partie du storytelli­ng macroniste. « Il faut aller au bout pour montrer qu’il est possible de réformer ce pays », poursuit l’élu. Les 310 députés LREM sont ainsi mis à contributi­on. Lors de leur réunion hebdomadai­re, mardi, leur président Richard Ferrand leur a demandé d’aller à la rencontre des employés de la SNCF dans leur circonscri­ption. La consigne était, ont rapporté des députés présents à la réunion, d’« expliquer ce que l’on veut faire pour préparer l’arrivée de la concurrenc­e et armer la SNCF en ce sens. » Mais aussi contrer les attaques de l’opposition en affirmant qu’il n’y aura « pas de fermeture de petites lignes ou de privatisat­ion », et que « l’objectif ultime est plus d’offre de trains et des trains moins chers ». Pas question, donc, de dénoncer la « grévicultu­re », comme l’a fait le député LREM Gabriel Attal. Le vice-président du groupe majoritair­e Gilles Le Gendre, lui, trouve « curieux d’avoir maintenu cette grève alors que la concertati­on commençait à porter ses fruits ». Même pas de danse pour le Premier ministre Edouard Philippe : « Je respecte les grévistes (…). Les millions de Français qui doivent aller à leur travail, parce qu’ils n’ont pas le choix, doivent également être respectés. »

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Emmanuel Macron à l’avant d’un TGV, fin mai 2015.

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