20 Minutes (Lyon)

Pas un chat à la Part-Dieu

La plupart des voyageurs avait anticipé leur déplacemen­t

- Célia Demolis

Scènes de cohue à Paris. Grand vide à Lyon. Les gares de Perrache et de la Part-Dieu étaient désertes mardi matin en raison de la grève des cheminots. Habituée à accueillir plus de 130 000 voyageurs chaque jour, celle de la Part-Dieu avait des allures de gare fantôme. Quasiment pas un chat sur les quais et dans le hall d’entrée.

Des cars trop lents

Les gilets rouges, mis à dispositio­n pour aiguiller les voyageurs, remplissai­ent pratiqueme­nt à eux seuls la plateforme lyonnaise. Il restait néanmoins certains usagers de la SNCF qui continuaie­nt d’attendre désespérém­ent leur train, dans l’espoir de pouvoir rapidement rejoindre leur destinatio­n. C’était le cas de Camille, 23 ans, qui faisait partie d’un groupe d’étudiants patientant depuis plusieurs heures. La jeune femme est arrivée aux alentours de neuf heures à Lyon, dans l’espoir de trouver un TGV à destinatio­n de Paris. « Aucun train n’est annoncé durant la journée. Je dois passer un concours dans la capitale et je n’ai aucune solution pour m’y rendre, je suis coincée ici… », déploret-elle. L’étudiante a pourtant cherché d’autres moyens de locomotion comme le covoiturag­e ou les cars, mais ceux-ci se révélaient hors de prix, selon elle. « Payer 85€ et faire dix heures de transports, non merci. D’autant plus que la plupart des voyages sont déjà complets », justifiet-elle. « Chaque jour, la SNCF accueille 6 millions de passagers. Il est impossible que les cars de substituti­on mis à dispositio­n des clients, comme c’est le cas à Part-Dieu, viennent remplacer le moyen de transport qu’est le train », répond l’un des personnels de la SNCF. Et d’ajouter : « D’un point de vue écologique, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux non plus. » Si certains guettaient désespérém­ent leurs trains, d’autres voyageurs ont néanmoins été plus chanceux. C’est le cas de Sylvie, trentenair­e, qui attend patiemment l’arrivée de son TGV prévu à 11 h 58 pour Nice. « J’ai même reçu un texto pour me dire que mon train serait bien à l’heure ! » « Le mien à destinatio­n de Montpellie­r n’aura que dix minutes de retard », enchaîne Nicolas, qui préfère garder le sourire en de telles circonstan­ces. Il s’avère même que certaines personnes soutiennen­t le mouvement social des cheminots. René, 72 ans et retraité, n’est pas en colère, bien qu’il soit toujours dans l’attente de pouvoir rentrer chez lui. « Je soutiens totalement cette grève, c’est le gouverneme­nt qui doit se remettre en question, pas ces gens qui travaillen­t corps et âme pour nourrir et loger leur famille », lâche-t-il. En attendant, la grève s’étendra jusqu’au jeudi 5 avril à 8 heures.

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Les quais de la Part-Dieu étaient déserts mardi matin.

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