20 Minutes (Lyon)

Une auto-école nouvelle génération en pleine déroute

Fiasco Le groupe, qui avait repris PermiGo, vient lui aussi d’être placé en redresseme­nt judiciaire

- Caroline Girardon

De la « colère » et « beaucoup d’incompréhe­nsion ». L’annonce a fait l’effet d’une bombe. Bien que beaucoup s’y attendaien­t un peu. La société PermiGo 2, auto-école « nouvelle génération », a été placée en redresseme­nt judiciaire jeudi. L’histoire se répète. Le groupe Arcan n’a pas pu relever le défi, lui qui avait été désigné par le tribunal de commerce de Lyon pour reprendre PermiGo (première version), liquidé au début de l’année 2017 après deux années d’existence.

« Confusion dans les esprits »

« J’ai le sentiment d’avoir été arnaquée, d’autant plus qu’il y a récidive », lâche Cynthia, mère de famille qui réside aujourd’hui à Marseille. « Il n’y a aucune info qui circulait », continue-t-elle, affirmant avoir pris connaissan­ce de la situation par voie de presse. En 2016, alors qu’elle habitait à Saint-Etienne, elle avait déboursé 913€ pour une formule de 20 heures de conduite pour sa fille. Quelques mois plus tard, la famille déménage dans les Bouches-du-Rhône et les ennuis commencent. Sa fille n’a alors pris que quatre heures de conduite. L’entreprise a été liquidée depuis six mois. Mais ça, Cynthia ne le sait pas. Persuadée de pouvoir poursuivre les leçons déjà payées comme on le lui avait assuré, elle réalise, une fois arrivée à Marseille, que le contrat souscrit est caduc. « PermiGo 2 nous demande à ce moment-là de repayer une nouvelle formule », explique-t-elle. Ce dont se défend la société, qui avait assuré au tribunal que les élèves bénéficier­aient de la formation déjà payée. A savoir 120 000 h facturées 3,3 millions d’euros. « Arcan s’était engagée à effectuer les heures prépayées sans pour autant reprendre les contrats », assure le cabinet Pivoine, chargé de sa défense. Et d’ajouter : « PermiGo 1 avait vendu des heures de formation, fréquemmen­t sous-évaluées. Il n’a pas été proposé aux élèves de repayer leurs heures, mais bien d’ajouter des séances de conduite complément­aires nécessaire­s pour obtenir leur permis. Il y a eu une confusion dans les esprits. » Reste à savoir si Arcan, qui assure avoir exécuté 67 000 des 120 000 h, ne s’est pas lancée dans un pari trop ambitieux. « Le modèle économique proposé était le bon », justifie le cabinet Pivoine, estimant que l’entreprise a été victime d’une « campagne de dénigremen­t sur les réseaux sociaux ». Au mois de février, elle avait déjà vu son chiffre d’affaires chuter de 50 %. « Nos clients n’ont jamais été compris. Le fait d’avoir gardé le nom PermiGo n’était sûrement pas une bonne stratégie, car il y a eu une confusion dans l’esprit des clients. Pourtant, il s’agissait de deux sociétés différente­s », appuie le cabinet d’avocats.

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PermiGo première version avait déjà été liquidé au début de l’année 2017.

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