A Lyon-II, l’annulation des partiels ne fait pas l’unanimité
Des associations étudiantes s’indignent de l’annulation des partiels
Si l’annulation des partiels annoncée par Lyon-II est venue conforter les étudiants les plus mobilisés contre la loi ORE, cette mesure n’a toutefois pas manqué de susciter la colère de nombreux autres jeunes. Dès lundi soir, plusieurs étudiants de l’université ont dénoncé la décision prise par l’établissement après les blocages observés ce jour-là sur les campus de Bron-Parilly et des quais du Rhône. Quelque 300 étudiants (sur 28 000) avaient alors empêché la tenue des examens sur table prévus ce jour-là. En fin de journée, Nathalie Dompnier, la présidente de Lyon-II, avait annoncé l’annulation des partiels programmés jusqu’au 29 mai et leur remplacement par des devoirs à la maison et du contrôle continu. «La décision prise par la présidence est inacceptable, estime Thibaud Hubert, responsable de l’UNI Lyon (union nationale inter-universitaire). Comment envisager des devoirs à la maison ou du contrôle continu sachant que cela fait des semaines qu’il n’y a plus cours à Lyon-II?», s’agace le jeune homme. Au nom de son association étudiante, il demande la «démission de la présidente de Lyon-II». «En justifiant les absences des bloqueurs, en mettant à leur disposition des amphis pour organiser la lutte, elle a contribué à la propagation de ce mouvement», ajoute le responsable étudiant, inquiet des conséquences de l’annulation des examens. «Lors des sélections pour l’entrée en master 1, les autres universités vont très vite faire le tri entre Lyon-II et les autres établissements, entre les étudiants qui auront validé leur année normalement et ceux qui n’auront pas passé d’examens», précise-t-il. «Ce qui est en jeu c’est la valeur des diplômes à Lyon-II. Nous sommes attachés au droit de grève. Mais celui-ci ne doit pas entacher la liberté des milliers d’étudiants devant passer leurs examens », estime l’association Gaelis (Groupement des associations et des élus étudiants de Lyon, indépendants et solidaires). « Le risque, c’est que les étudiants soient dévalorisés ou dénigrés », ajoute Mirina Mammeri, vice-présidente de Gaelis. Pour éviter un tel scénario, l’association souhaite voir émerger d’autres solutions que les devoirs à la maison ou le contrôle continu. « Ce sont des solutions, car une bonne partie du programme du semestre a été entamée, mais il faut aller plus loin. Les étudiants qui le souhaitent doivent pouvoir passer leurs examens dans des espaces, hors de la fac, préservés des blocages d’une minorité d’étudiants violente et radicalisée», ajoute la jeune fille. Une rencontre entre la présidence de Lyon-II et Gaelis était prévue mardi sur ce sujet.
«La décision prise par la présidence est inacceptable.» Thibaud Hubert, responsable de l’UNI Lyon