Les affaires des sans-abri en sécurité avec Bagage’Rue
Début juin, les personnes à la rue pourront mettre leurs affaires en sécurité chez Bagage’Rue
Ils ne traîneront plus leurs sacs à dos d’un centre d’hébergement à un autre ou, nuit et jour, dans la rue, au risque de se faire voler la seule chose qu’ils possèdent. Dès le 6 juin, les sans-abri pourront venir déposer leurs affaires dans l’un des casiers mis à leur disposition chez Bagage’Rue, première bagagerie sociale de Lyon, créée rue
Cluzan, dans le 7e. Une idée lancée par un collectif citoyen soucieux de proposer aux plus démunis ce service indispensable, existant à Paris, Marseille ou Nantes, mais introuvable à Lyon. « L’activité de bagagerie n’est pas le service principal dans les centres d’hébergement. C’est quelque chose qui n’est pas sécurisant pour les personnes à la rue, pour lesquelles ce qu’il y a dans leur valise est tout ce qu’il leur reste », explique Pierre-Antoine Comparat, l’un des coprésidents de Bagage’Rue. Cet assistant social travaillant auprès des sans-abri fait partie de l’équipe à l’origine de ce projet, rejoint depuis par une quarantaine de citoyens qui assureront les permanences d’accueil du public. Dans les premiers temps, l’association participative ouvrira trois jours par semaine, le lundi, mercredi et samedi, le matin et le soir, dans un local voisin du foyer Notre-Dame-des-sans-abri. Les « bagageurs » pourront laisser leurs affaires dans des casiers pour la journée ou pour plus longtemps. « Il n’y a pas de délai. Nous leur demanderons juste de passer une fois par mois afin de nous assurer qu’ils sont toujours dans le coin », précise Lucille Marcelin, coordinatrice de Bagage’Rue. A la bagagerie, les sans-abri seront également invités à s’impliquer dans le projet. « Dès lors que l’on passe la porte de l’association, on est adhérent. Que l’on soit derrière la banque d’accueil ou bénéficiaire. Nous souhaitons que les “bagageurs” deviennent des bagagistes, qu’ils s’approprient ce dispositif », ajoute Pierre-Antoine Comparat. Pour lancer la bagagerie, ces Lyonnais ont bénéficié fin 2017 de subventions de la ville, de la direction de la cohésion sociale, de la fondation abbé-pierre et du soutien d’entreprises mécènes. Le foyer Notre-Dame-des-sans-abri leur a également mis à disposition à petit prix le local de la bagagerie.
«Ce qu’il y a dans leur valise est tout ce qu’il leur reste.» Pierre-Antoine Comparat, assistant social