L’appel au secours des apiculteurs contre la surmortalité des abeilles
Un véritable cri d’alarme. Jeudi matin, des apiculteurs venus d’Ile-deFrance, de Bretagne et de Dordogne se sont réunis à Paris, entre autres, pour réclamer « un plan de soutien exceptionnel » et « la restauration d’un environnement viable pour les abeilles ». Autour d’eux, des ruches et des cercueils symbolisant les pertes d’abeilles subies cet hiver. Selon Gilles Lanio, président de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), les apiculteurs français, environ 70 000 et pour la plupart de petits producteurs, subissent en effet des pertes d’environ 30 % de leur cheptel ces dernières années. Premiers visés : les néonicotinoïdes, des insecticides qui s’attaquent au système nerveux des insectes, désorientent et affaiblissent les pollinisateurs. Leur message semble avoir été entendu par Nicolas Hulot, invité surprise de la manifestation. « Je ne veux plus qu’on diffère ces sujets (…). Je veux être votre meilleur médiateur et ambassadeur», a promis le ministre de la Transition écologique. En fin de journée, le ministère de l’Agriculture a annoncé qu’il lancerait un état des lieux national précis des mortalités d’abeilles. Le dispositif mis en place fin 2017 en Bretagne et dans les Pays de Loire pour permettre aux apiculteurs de déclarer leurs pertes devrait ainsi être étendu sur tout le territoire. En France, la loi sur la biodiversité de 2016 prévoit l’interdiction des néonicotinoïdes à partir du 1er septembre.