Home-jacking, trashtalking... L’OL navigue en eaux troubles
Memphis Depay et Bruno Genesio se seraient bien passés des événements hors-terrain vécus durant week-end
« Qu’on soit interpellé à l’issue d’un match, ça peut arriver. Mais c’est inadmissible que ça aille au-delà et que ça touche à la vie privée d’un entraîneur. » Comme Alain Perrin, auteur d’un doublé L1-Coupe de France à Lyon en 2008, de nombreuses anciennes figures de l’OL ont multiplié les réactions de soutien à Bruno Genesio depuis lundi. A l’image de l’incident impliquant l’entraîneur rhodanien, filmé dans la nuit de samedi à Confluence et dont la vidéo a été largement relayée sur les réseaux sociaux, mais aussi du cambriolage la veille du domicile de Memphis Depay, est-il de plus en plus délicat pour un footballeur de l’OL de tenter de mener une vie normale ? « Lyon reste une ville plutôt paisible pour un joueur si on compare à Marseille, estime Jean-Marc Chanelet, latéral droit de l’OL de 2000 à 2003, qui vit toujours à Lyon. A notre époque, on pouvait assumer le fait de sortir les soirs sans risquer d’être assaillis. Les joueurs sont tellement plus starisés aujourd’hui que c’est sans doute moins possible. »
L’impact des réseaux sociaux
« Malheureusement pour ces joueurs, la chose la plus importante, c’est qu’ils passent après une génération qui a gagné [sept titres de champion de France de 2002 à 2008], confie l’ex-attaquant du club Sidney Govou. A Lyon, les gens se raccrochent toujours à avant, avant, avant. Si vous rajoutez à cela l’écho et la surenchère des réseaux sociaux, les réactions deviennent du grand n’importe quoi… » Car l’actuel consultant pour Canal+ l’assure : « Je me suis pris la tête avec plein de gens dehors et ce qui est arrivé à ‘‘Génèse’’ était fréquent pour beau- coup de joueurs. Mais il y a dix ou quinze ans en arrière, ce n’était pas filmé et ça fait une sacrée différence. Cette génération doit faire avec. » Si bien que, comme l’a indiqué JeanMichel Aulas après le cambriolage subi par Memphis Depay, « pour vivre heureux, il faut vivre caché». A Lyon y compris ? « Je comprends ce qu’il a voulu dire, mais je ne peux pas l’accepter, insiste Sidney Govou. C’est assez symptomatique de la France, où la jalousie crée des tensions. »