20 Minutes (Lyon)

Les pharmacies privées de sprays anti-overdose

Exclusif Cet antidote aux overdoses ne sera pas disponible dans les pharmacies de ville

- Oihana Gabriel

On pourrait croire à de la science-fiction, mais l’informatio­n est tout à fait sérieuse. On peut aujourd’hui sauver une personne en pleine overdose grâce à un simple spray nasal. Et cet antidote, le Nalscue (lire l’encadré), est disponible en France. Problème, rares sont les personnes qui connaissen­t son existence… et le moyen de se le procurer. Alors que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a délivré une autorisati­on de mise sur le marché en janvier, d’âpres discussion­s se sont déroulées ces derniers jours entre le laboratoir­e britanniqu­e Indivior, qui commercial­ise ce spray nasal en France, et les autorités de santé.

D’autres sprays en approche

Résultat ? Contrairem­ent aux attentes des addictolog­ues, Nalscue ne sera pas disponible dans les pharmacies de ville, a appris 20 Minutes. Les autorités de santé et le laboratoir­e n’ont pas réussi à trouver un accord sur le prix, nous a révélé Sophie Katz, directrice des Affaires publiques d’Indivior. La bonne nouvelle, c’est que certaines collectivi­tés (les centres de soins, d’accompagne­ment et de prévention en addictolog­ie et les centres d’accueil et d’accompagne­ment à la réduction des risques pour usagers de drogues – Caarud) continuero­nt à le distribuer gratuiteme­nt. Qui plus est après l’avoir acquis à un prix plus avantageux : plusieurs nouveaux lots seront vendus à 35 €, contre 100 € auparavant. « Le Nalscue ne représente pas des coûts faramineux par rapport à d’autres médicament­s, regrette Jean-Michel Delile, psychiatre et président de la Fédération Addiction. J’ai bon espoir que la raison finisse par l’emporter pour trouver un juste prix.» D’autant plus que « d’autres sprays à la naloxone vont arriver sur le marché français, comme le Nyxoïd, et une demande de mise sur le marché a été déposée au niveau européen pour Narcan, ajoute l’expert. Peut-être que les autorités françaises attendent une mise en concurrenc­e des laboratoir­es.»

Au vu de « l’augmentati­on des décès dus aux opioïdes », il y a urgence à «informer les généralist­es, les premiers à pouvoir détecter les patients à risques, mais aussi le grand public sur l’existence du spray nasal », insiste le Pr Delile. La mission interminis­térielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) serait justement en train de préparer un plan pour lutter contre la dépendance aux opioïdes.

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Le spray nasal ne sera finalement distribué que dans les centres spécialisé­s.

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