20 Minutes (Lyon)

La mère de Marin au secours des autres

La maman du jeune homme agressé lance un kit pour les patients souffrant de lésions cérébrales

- Elisa Frisullo

« Si on peut se servir de cet événement dramatique pour aider d’autres gens, nous aurons tout gagné. » Mercredi, Audrey Sauvajon, la maman de Marin, sauvagemen­t agressé à Lyon fin 2016, a dévoilé un outil destiné aux victimes de lésions cérébrales et à leurs proches. A travers l’associatio­n La Tête Haute, créée quelques mois après l’agression de son fils, cette mère de famille a conçu, en lien avec une neuroscien­tifique suisse, un guide et un coffret qui seront offerts aux familles concernées sur simple demande. Une initiative née après la longue bataille contre la mort livrée par Marin, resté des semaines dans le coma, et le combat de ses proches pour l’accompagne­r. Lorsque, en novembre 2016, Audrey Sauvajon s’est retrouvée au chevet de son fils, déterminée à lui venir en aide, elle a beaucoup cherché pour savoir comment s’y prendre. « J’ai constaté à ce moment-là un manque réel. Pendant le coma d’un proche, les familles sont perdues. Il y a un sentiment d’impuissanc­e et beaucoup de questionne­ments. Dans cette phase pourtant, la famille a un rôle à jouer », confie cette quadragéna­ire. Son objectif est de mettre à dispositio­n des familles les infos, préconisat­ions et outils qui permettron­t d’établir une communicat­ion avec le patient. « Plein de choses peuvent être faites pour aider son cerveau à se reconstrui­re », explique la mère de Marin. Pendant des heures, elle a massé son fils. Elle lui a fait sentir des odeurs. « L’odeur est essentiell­e pour relancer cette machine abîmée », souligne-t-elle. « En France, les médecins et le personnel soignant font un travail exceptionn­el. Mais ce qui nous a manqué, c’est tout ce qui tourne autour de l’aide que peuvent apporter les proches, l’utilisatio­n de nouvelles technologi­es… », témoigne celle qui s’est tournée vers un centre suisse pour la rééducatio­n de Marin.

Dans le coffret, disponible via le site de l’associatio­n, les familles trouveront, en plus du guide, une huile de massage, des capsules d’odeurs ou encore de la pâte à modeler pour remémorer au patient le sens du toucher. Dans un premier temps, une centaine de personnes pourront en bénéficier. « Seuls les frais d’achemineme­nt du coffret seront à leur charge», précise l’associatio­n, qui a financé ces kits (50 € l’unité) grâce aux dons récoltés auprès des soutiens de Marin.

«Pendant le coma d’un proche, les familles sont perdues.»

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Audrey Sauvajon, mercredi à Lyon, aimerait se servir de son expérience.

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