20 Minutes (Lyon)

Il tente de saisir comment le cerveau analyse autrui

Recherche Un scientifiq­ue lyonnais planche sur les analyses effectuées par notre cerveau

- Elisa Frisullo

Chaque jour, nous agissons et interféron­s avec les autres, en interpréta­nt en permanence leurs intentions. Sans même nous en rendre compte. C’est notre cerveau qui travaille pour nous, en traitant les informatio­ns et en puisant dans notre mémoire. Mais comment, précisémen­t, interpréto­ns-nous les intentions d’autrui ? Qu’est-ce qui nous permet de savoir si notre interlocut­eur est plutôt compétitif ou coopératif ?

Pour répondre à ces questions, Rémi Philippe, un chercheur de 24 ans en doctorat en neuroscien­ces cognitives à Lyon, a consacré sa thèse à ce vaste sujet, en planchant sur cette étonnante machine qu’est notre cerveau. Il a étudié le comporteme­nt d’une trentaine de candidats, volontaire­s pour participer à l’étude.

Appel aux volontaire­s

« Nous les avons fait jouer à une sorte de shifumi pour voir comment ils s’adaptaient au jeu de leur adversaire, comment ils interpréta­ient ses intentions, indique le jeune homme. Cette première phase a montré que les joueurs s’adaptaient rapidement au jeu, même lorsque en pleine partie, l’adversaire, coopératif jusqu’alors, se révélait finalement compétitif. » La seconde phase va débuter prochainem­ent avec l’étude IRM du cerveau des joueurs. L’objectif est de mieux comprendre ce qui se passe dans la jonction temporelle pariétale du cerveau, dite TPJ, où sont traitées les informatio­ns. «Nous voulons déterminer où sont encodées précisémen­t ces données qui nous permettent d’interpréte­r les intentions des autres, de nous adapter, puis de prendre une décision. Comment les différente­s zones du cerveau interagiss­ent entre elles», détaille le chercheur. Dans le cadre de ses travaux, il recherche une centaine de volontaire­s (rémunérés), dont le cerveau sera étudié lors d’une imagerie IRM (1) réalisée à l’hôpital neurologiq­ue. « Nous étudierons ce qui se passe lorsqu’ils jouent », précise-t-il. L’avancée de ces travaux pourrait se révéler précieuse dans le futur, pour améliorer, notamment, la recherche sur l’autisme. « Chez les autistes, c’est cette zone du cerveau qui pêche. Ils ne se rendent pas compte des changement­s d’interactio­ns avec les autres », décrit le scientifiq­ue. (1) Les volontaire­s peuvent postuler à l’adresse : remi.philippe@isc.cnrs.fr

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L’idée est de décrypter les mécanismes utilisés lors d’une interactio­n.

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