Le naming fait bien débat
En s’associant à LDLC il y a deux mois, l’Asvel retente le pari du naming
C’est peu dire que la récente décision de l’Asvel de changer son nom (LDLC Asvel), son logo, et ses couleurs (le noir et le blanc à la place du vert) a fait jaser à Lyon. Avec, en toile de fond, la problématique du naming dans le sport français. De 2001 à 2007, l’Asvel avait déjà tenté cette expérience en se rapprochant d’Adecco. «On avait essayé de passer en force, se souvient Antony Thiodet, alors directeur général du club villeurbannais. Si je pouvais réécrire l’histoire, j’amorcerais un travail collaboratif en amont avec les fans, les partenaires et les médias, pour faire comprendre les bienfaits de notre démarche.»
«Une exception française»
Car, en négociant à l’époque un accord d’un million d’euros par an avec le leader du recrutement intérim en France, l’Asvel comptait alors nourrir des ambitions en Pro A, comme sur la scène européenne. « A l’époque, on refusait d’évoquer publiquement le volet financier, précise Antony Thiodet. Avec du recul, c’était une erreur. On aurait dû être transparent et fixer les enjeux auprès de tout le monde. » Deux remarques valant aussi pour la stratégie actuelle de Tony Parker et de Gaëtan Müller, qui ont simplement évoqué un accord sur dix ans, représentant entre 8 et 9 % du budget global de l’équipe (9 millions d’euros cette saison). «Il y a un peu une exception française, analyse Magali Tézenas du Montcel, déléguée générale de Sporsora, qui a initié un observatoire du naming. On râle souvent lorsque le club qu’on supporte n’est pas compétitif en Europe. Mais il faut accepter que pareille source de financement puisse permettre de grandir. » Sur le parquet, le virage naming semble déjà avoir de l’effet pour l’Asvel, avec une première place en France et en Eurocoupe jusque-là.