L’hybride veut débrider le marché
Image Au Salon de la photo, qui se termine ce lundi, ces appareils à objectifs interchangeables plus légers que les reflex sont mis en avant
Des clics, et des claques. Le marché de la photo n’en finit plus de souffrir. Alors que le Salon de la photo se tient jusqu’à ce lundi à Paris (15e)*, les chiffres du secteur sont alarmants. « De janvier à septembre, les ventes d’appareils photo ont diminué de 19 % en France », constate Jérémy Hoffmann, chef de groupe marketing chez Panasonic France. « C’est aussi un marché qui promet de nombreuses innovations et plein de rebondissements», rassure pour sa part Fabrice Abuaf, chef de produit hybrides à objectifs interchangeables de Sony France.
Alors que le prix moyen d’un appareil photo ne cesse paradoxalement d’augmenter depuis quatre ans (il est actuellement de 400 € environ), les ténors du secteur, Canon et Nikon, viennent d’annoncer leur arrivée dans l’univers des appareils photo hybrides plein format, un secteur jusqu’alors abandonné à la concurrence. De taille réduite et à objectifs interchangeables, les hybrides ne disposent pas de viseur optique contrairement aux reflex, mais d’un viseur électronique ou d’un écran LCD. Avec un capteur plein format, leur qualité est identique à celle d’un appareil photo reflex, plus lourd et encombrant.
Une offre variée
Reste qu’un hybride plein format est encore très cher et réservé, pour l’instant, à des passionnés : 2 499 € pour le Canon EOS R ; 2 299 € pour le Nikon Z6 et 3 699 € pour le Nikon Z7, vendus sans objectif. Face à eux, Sony brandit son Alpha 7 Mark II, un hybride plein format proposé à seulement 1 189 € « nu ». Moins engageants financièrement, les hybrides avec capteur APS-C ou micro 4/3 (plus petits qu’un plein format « 24 × 36 ») restent plus accessibles, comme le GX800 de Panasonic, vendu autour de 400 €. Panasonic profite d’ailleurs du Salon de la photo pour présenter en avant-première ses deux premiers hybrides plein format : les S1 et S1R, dotés d’une monture Leica et commercialisés en 2019. Leur tarif est encore inconnu, mais on les imagine très chers. «Tout cela va cependant créer une émulation sur le marché, et les ventes d’hybrides, en constante progression, pourraient bondir de 15% en 2019», analyse-ton chez Sony. «Le reflex disparaîtra à terme, estime Jérémy Hoffmann. L’ergonomie plus avantageuse des hybrides devrait séduire les professionnels après le grand public. Mais Canon et Nikon restent les seuls décisionnaires. » Cette année, les Français devraient acheter 120000 appareils photo hybrides, contre près de 200 000 reflex. Selon les constructeurs que nous avons interrogés, la bascule devrait s’opérer en 2020, année où l’hybride se vendrait davantage que le reflex.
* Parc des expositions de la porte de Versailles. Ce lundi de 10 h à 18 h. Entrée : 12 € / 6 € (gratuit pour les moins de 12 ans).