Une grève bien partie pour durer
Métro Le mouvement social des régulateurs risque de s’éterniser
Lors de la précédente mobilisation des agents du métro, il y a deux ans, le mouvement avait duré des semaines. Un scénario qui pourrait bien se reproduire en cette fin d’année à Lyon, où depuis lundi, les régulateurs, chargés de piloter et surveiller le métro, observent une grève perlée qui va de nouveau perturber le trafic des métros et funiculaires ce jeudi soir. Depuis le début de la grève, aucune discussion n’a eu lieu entre la direction de Keolis, exploitant du réseau, et l’Ugict-CGT, seul syndicat à appeler à l’action pour réclamer davantage d’effectifs dans le cadre d’une réorganisation du travail prévue pour 2020. Des changements rendus nécessaires par l’automatisation de la ligne B.
«Pour préparer cette réorganisation, nous avons mis au point des groupes de travail. Des réunions avec les syndicats étaient planifiées jusqu’à la fin de l’année. Et alors que les discussions étaient en cours, l’UgictCGT, dont la stratégie est de mettre la pression avant la Fête des lumières, part en grève », regrette Jérôme Berthonneau, responsable de l’exploitation chez Keolis. « L’inquiétude des régulateurs, que nous écoutons, repose sur des cas qui n’ont pas encore été abordés lors des groupes de travail », ajoute le responsable, peu enclin à reprendre les discussions avec l’Ugict-CGT. « Le dialogue ne peut pas continuer dans ces conditions. L’arrêt de la grève est un préalable », ajoute Keolis. Du côté de l’Ugict-CGT, la fin de la mobilisation ne semble pas être une option dans l’immédiat. «Pendant les groupes de travail, nous avons découvert que ce qui allait se mettre en place était déjà bien avancé. Nous avons eu l’impression que tout était acté avant même le début des réunions », explique le secrétaire général de l’Ugict-CGT, Christian Schwetzoff.
« Les régulateurs n’ont pas l’intention de lâcher. La question des effectifs, mais plus globalement toute la réorganisation de notre travail, la dangerosité, inquiètent. On se demande comment nous allons travailler demain », ajoute le syndicaliste. Le principal point de discorde repose sur le nombre de régulateurs qui seront affectés en 2020 sur les lignes A, B et C. Globalement, six ou sept postes de plus sont prévus par Keolis, mais aucun régulateur supplémentaire la nuit sur la ligne A. «Il y aura un seul agent. S’il y a un pépin, comment on fait ? Cela retombera sur nous, ce que nous ne pouvons accepter », estime le régulateur. « Il y a déjà un seul régulateur la nuit sur la A. Ce n’est pas que nous refusons dans un souci d’économie, mais nous n’allons pas ajouter des postes là où ce n’est pas justifié », rétorque Jérôme Berthonneau.
« Le dialogue ne peut pas continuer dans ces conditions.» Jérôme Berthonneau, Keolis