20 Minutes (Lyon)

L’ADN, la «preuve absolue » ?

Procès Jacky Martin est jugé en appel à partir de ce lundi devant la cour d’assises du Rhône pour le meurtre d’Anne-Sophie Girollet, en 2006

- Caroline Girardon

Lui se dit innocent. Eux croient fermement en sa culpabilit­é et attendent de savoir ce qui est arrivé à leur enfant. Jacky Martin sera à nouveau ce lundi confronté à la famille d’Anne-Sophie Girollet, celle qu’il est accusé d’avoir tuée. Son procès en appel s’ouvre devant les assises du Rhône. L’homme avait été condamné en septembre 2016 à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre de l’étudiante en médecine.

L’arrêt est attendu le 6 décembre et l’audience permettra peut-être de faire éclater la vérité. Qualifié de « prédateur » par l’avocat général lors du premier procès, Jacky Martin a toujours nié les faits qui lui sont reprochés. Il est pourtant fortement compromis par des traces ADN retrouvées sur les vêtements de la victime, mais aussi dans sa voiture. Le 19 mars 2005, Anne-Sophie Girollet, étudiante en troisième année de médecine, se rend à un gala de danse à Mâcon. Le soir même, son petit ami lui donne rendez-vous à la sortie du spectacle. Mais la jeune femme se fait attendre. Il finit par contacter la police. Deux semaines plus tard, les gendarmes découvrent la voiture d’Anne-Sophie Girollet dans la rivière et son corps qui flotte dans la Saône. L’autopsie conclut à une mort par suffocatio­n. La victime aurait été violée, étouffée puis jetée dans l’eau.

Sept ans après les faits

Mais les enquêteurs piétinent. Pas de suspect en vue. Il faudra patienter sept ans pour que l’enquête soit relancée grâce à l’« évolution des techniques » dans le domaine de la génétique. Un laboratoir­e de Bordeaux va étudier les faibles traces d’ADN relevées sur les vêtements de la victime et dans « plusieurs points » de la voiture. Il finit par établir un profil ADN complet qui « matche » avec celui de Jacky Martin, inscrit dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques. L’homme, âgé de 50 ans à l’époque, n’est pas inconnu des services de police. Il avait déjà été condamné pour des faits de vol et de recel de véhicules mais aussi pour des violences physiques.

L’ADN est un élément d’enquête sérieux. Mais pas la «preuve absolue» non plus de la culpabilit­é de l’homme. C’est la thèse que défendront les avocats de l’accusé. Ces derniers n’ont pas donné suite à nos demandes d’interview. Lors du premier procès, ils avaient réclamé l’acquitteme­nt, brandissan­t le spectre de l’erreur judiciaire. « Le dossier ne repose que sur l’ADN », avait alors rappelé Philippe Scrève, pointant les « limites des indices génétiques ». Jacky Martin, qui n’avait «aucune raison de se trouver à Mâcon ce soir-là », selon ses dires, devra pourtant expliquer la raison de la présence de son ADN. Quant à l’avocate de la famille, elle a indiqué à 20 Minutes qu’elle ne souhaitait pas s’exprimer.

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Dans cette affaire, l’arrêt est attendu le 6 décembre.

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