20 Minutes (Lyon)

La Croatie compte sur son pied Marin

Tennis Pour la finale de la Coupe Davis face à la France, les Croates attendent beaucoup de Marin Cilic, très investi avec son pays

- Julien Laloye

Pour la finale de la Coupe Davis entre la France et la Croatie, de vendredi à dimanche, Marin Cilic a l’occasion de prendre sa revanche sur une compétitio­n qui l’a un peu abîmé. En 2016, alors qu’il peut offrir à son pays un deuxième Saladier d’argent, le numéro 7 mondial craque. Il mène deux manches à zéro face à Del Potro devant des fans en fusion, avant l’extinction des feux et un trophée qui file de l’autre côté de l’Atlantique. « Quand on est proche de gagner une telle compétitio­n pour son pays, c’est dur de s’en remettre, explique son coach Ivan Cinkus. Il a bien fallu trois mois avant qu’il se sente mieux sur le terrain et qu’il mette ça derrière lui. » Marin Cilic retombe parfois dans ses travers. Car le Croate souffre d’une maladie qu’on associe, par paresse, aux joueurs tricolores : la fameuse « peur de gagner ». Son statut d’icône dans son pays ne l’aide pas à rester serein. «La Croatie est une grande nation de sport qui aime les gagnants, analyse Cinkus. Marin est l’étendard de l’équipe, tout le pays attend beaucoup de lui. »

Un dévouement total

Mais reconnaiss­ons au vainqueur de l’US Open 2015 une certaine constance : il ne s’est jamais dérobé. « Il a envie de faire ça pour la Croatie avant la fin de sa carrière, reprend son entraîneur. L’an dernier, quand on a parlé du calendrier, Marin m’a dit : “Si je peux jouer la Coupe Davis, je joue.” Maxime mise en applicatio­n dans la foulée d’un parcours aussi brillant que fatigant à l’Open d’Australie. Cilic est rentré chez lui sitôt la finale perdue contre Federer pour se mettre à dispositio­n des siens, engagés dans un premier tour piégeux contre le Canada.

On croit même déceler dans son fléchissem­ent automnal une certaine volonté de se préserver pour se donner une chance de finir la saison à fond les ballons. Au pays, en tout cas, règne l’idée que c’est l’année ou jamais pour la Croatie. « Les gens attendent cette rencontre avec impatience », avoue Ivan Cinkus, qui réclame une revanche, six mois après la finale du Mondial : « En foot, c’était déjà incroyable d’aller jusqu’en finale. En tennis, ça va être beaucoup plus ouvert. »

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