« Il y a vraiment une grosse ascension du rugby féminin»
Après avoir battu les Blacks, la capitaine Gaëlle Hermet évoque la popularité de son sport
C’était un moment historique. Pour la première fois de leur histoire, dans un match officiel, les filles de l‘équipe de France de rugby ont battu les Néo-Zélandaises (30-27), samedi à Grenoble. Gaëlle Hermet, la capitaine des Bleues, revient sur cet exploit et sur la situation du rugby féminin en France.
Comment est le groupe, plusieurs jours après cette victoire ?
On vient de prendre conscience de ce qu’on vient de faire. Il y a beaucoup d’émotion, beaucoup de joie, de rires, de cris. On sait que c’est une première marche de franchie avant la Coupe du monde en 2021, qui est un de nos objectifs sur le long terme. On était très, très contente de pouvoir affronter les Blacks en France, c’était vraiment chouette pour le rugby féminin.
Vit-on les meilleures heures du rugby féminin français ?
Ouais, peut-être. Il y a pas que ça… Je pense que ce résultat est le fruit d’un travail de longue haleine. Il y a des joueuses qui se sont battues pour que le rugby féminin en arrive ici aujourd’hui. C’est une belle reconnaissance pour elles, et je pense que ça leur fait chaud au coeur.
Au niveau de la popularité, cette victoire, elle change quoi ?
Je ne sais pas si ce match va faire en sorte qu’une nouvelle ère commence, ou plutôt qu’un mouvement se lance… Le fait que ce match ait été diffusé sur France 2 pour la première fois, c’est valorisant, ça prouve que les gens s’intéressent au rugby féminin. Et ils viennent de plus en plus au stade.
Vous êtes capitaine de l’équipe de France, mais quel est votre statut aujourd’hui ? Semi-pro ?
On ne vit pas de notre sport, on concilie un double projet [étudiante et rugbywoman pour Hermet] qui est essentiel. Mais là, il y a vraiment une très grosse ascension du rugby féminin.*
Vous pensez que le professionnalisme dans le rugby féminin français sera
envisageable pendant votre carrière ?
Ça évolue doucement et positivement. Le but, pour le moment, c’est de pouvoir gérer ce double projet et de nous entraîner, de nous reposer, pour pouvoir être encore plus performantes. Les Blacks et les Anglaises sont passées professionnelles, je ne pense pas que ce soit pénalisant pour nous. Le fait de jouer des matchs face à de grosses nations nous fait progresser. Mais quand on a joué les Blacks, on s’est préparé de la même manière que pour n’importe quel autre match. * La FFR a proposé à 26 internationales à XV un statut fédéral, à mi-temps.