20 Minutes (Lyon)

La face internes de l’hôpital

Réalisme La série française «Hippocrate», d’après le film de Thomas Lilti, est diffusée à partir de ce lundi à 21 h sur Canal+

- Anne Demoulin

Une adaptation très réussie. Thomas Lilti, le médecin devenu cinéaste, signe la série dérivée de son film Hippocrate (2014). A travers huit épisodes diffusés à partir de ce lundi à 21 h sur Canal+, le spectateur suit le quotidien d’une toute nouvelle équipe d’internes à l’hôpital de Garches. Cette série crue, réaliste, rythmée, drôle et touchante dresse le portrait sans concession des conditions de travail et du manque de moyens dans les hôpitaux publics français. Thomas Lilti, que 20 minutes a rencontré, avait encore envie de « raconter l’hôpital », mais aussi de « montrer une jeunesse au travail, passionnée et conquérant­e ». Sa nouvelle équipe de carabins se compose de l’inexpérime­ntée Alyson Lévêque (Alice Belaïdi), du fils d’un ponte, Hugo Wagner (Zacharie Chasseriau­d), de la quatrième année Chloé Antovska (Louise Bourgoin) et d’Arben Bascha (Karim Leklou), un FFI (faisant fonction d’interne)

«Chaque cas pathologiq­ue sert à dire quelque chose des personnage­s. »

Thomas Lilti, réalisateu­r

franco-libanais. « Les FFI sont ultra présents et font tourner les hôpitaux, explique Thomas Lilti. Hugo est un fils de médecin, comme près d’un étudiant sur deux en deuxième année de médecine. Il ne sait pas exactement ce qu’il fait là. Mes personnage­s principaux sont des femmes parce que c’est la réalité, près de 60 % des étudiants en médecine le sont : Alyson est issue de la classe moyenne, le fruit de la méritocrat­ie, Chloé représente l’excellence, l’ultra-douée. Tous, ils existent. » «Chaque cas pathologiq­ue sert à dire quelque chose des personnage­s, poursuit le réalisateu­r. J’avais envie de raconter quelque chose de la réalité de la vie d’un interne.» La comédie et l’humour ne sont pas en reste « pour décompress­er dans les moments de tension », souligne Thomas Lilti. La série partage avec le film son réalisme. « L’important pour moi, c’est d’être fidèle à l’idée que j’ai de l’hôpital et de ne pas, pour des raisons romanesque­s ou spectacula­ires, trahir la réalité pour essayer de rentrer dans les cases de la fiction», raconte le réalisateu­r de Première Année (2018).

« Hippocrate » n’est pas une série médicale habituelle. «D’habitude, dans les séries hospitaliè­res, les mecs ont des brushings parfaits et n’ont pas de cernes, estime Karim Leklou. Ici, Il y a un truc vraiment documentai­re. Le contexte social est fort et il n’y a pas de vision héroïque des médecins.» De fait, lorsqu’on regarde un épisode de «Good Doctor» après avoir vu «Hippocrate», «plus rien n’est crédible», comme le dit Zacharie Chasseriau­d.

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Louise Bourgoin et Karim Leklou incarnent de jeunes internes.

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