Un Cilic clinique, des Bleus apathiques
Tennis La France s’est inclinée en finale de la Coupe Davis, après un week-end compliqué
Pas un seul set décroché. Même pas un seul break remporté sur les trois simples disputés durant le week-end. Le constat est glacial, et même inédit depuis 1990. Battus en finale de la Coupe Davis par la Croatie (1-3), dimanche après le succès d’un intraitable Marin Cilic, les Français n’ont jamais pu croire un minimum à l’exploit. A l’exception de la jolie victoire du double, le public a eu très peu d’occasions de s’emballer. « On s’est fait défoncer, avoue simplement Yannick Noah. On n’a pas été bon. On n’a pas fait un break. La barre était trop haute. » Si la victoire croate n’est pas une immense surprise, il a manqué le parfum de l’exploit au stade Pierre-Mauroy. « On a joué contre Marin Cilic, qui est dans le Top 10 depuis longtemps, et Borna Coric, qui est tout proche d’y entrer, reconnaît Thierry Champion, le directeur du haut niveau à la FFT. De notre côté, si on regarde notre année 2018, on n’a pas fait de grosses performances individuelles. Il y a parfois la magie de la Coupe Davis, mais là, il fallait le faire sur chaque match. C’est la réalité de notre niveau actuel. » Et il n’est même pas sûr qu’avec ses trois premiers joueurs classés à l’ATP, comme Gasquet, blessé, Monfils et Simon, non-sélectionnés, la donne aurait changé. Car le tennis français va mal depuis plusieurs années. «Il y a une génération qui nous a entretenus pendant dix-douze ans [Tsonga, Gasquet, Monfils], indique Thierry Champion. Et il y a une relève qui tarde à arriver. On s’attache à essayer de reconstruire avec les plus jeunes. »
Pas question, pour autant, de tirer la sonnette d’alarme du côté des responsables du tennis français. « Etre inquiet, ça va changer quoi ? se défend Pierre Cherret, le directeur technique national. J’ai envie d’amener les jeunes dans une autre approche. Il ne faut pas se dire qu’on n’a battu personne. Il faut juste gagner. Peu importe qui on bat. Si je me couche en me disant que je suis inquiet, je ne vais pas faire avancer le tennis français.» Pour ne pas déprimer, le DTN insiste sur les bons résultats des jeunes Français âgés de 14 à 20 ans. L’horizon fixé aux JO de 2024 semble encore lointain avant de vibrer à nouveau. D’autant plus qu’avec le changement de format de la Coupe Davis, il ne restera plus grand-chose pour se voiler la face.
« On s’attache à essayer de reconstruire avec les plus jeunes. »
Thierry Champion